« Il manque d’attention en classe ». « Il a du mal à rester concentré sur ce qu’il fait ». Être attentif et rester concentré sont des défis de tous les jours pour nos enfants. Pourtant, parmi les fondements cognitifs des apprentissages scolaires, l’attention est le premier pilier de l’apprentissage. Sans l’attention, les informations ne peuvent pas être traitées par le cerveau puisqu’elles n’ont pas été sélectionnées par celui-ci comme étant importantes. Parents, enseignants, les deux…, comment pouvons-nous aider nos enfants et/ou élèves efficacement ?
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D’où vient le manque d’attention ?
Attention, il ne s’agit pas ici de parler de déficit, de troubles de l’apprentissage sévères dû à un TDAH par exemple et qui a fait l’objet d’un diagnostic posé par un professionnel mais bien du manque d’attention dont souffrent en général tous les enfants à un moment donné ou l’autre de leur cursus scolaire sans pour autant qu’il y aie besoin de médicaments …
Il est d’ailleurs à noter que nous avons de plus en plus recours aux médicaments dès qu’un problème d’attention surgit alors qu’il est rarement nécessaire d’en prescrire. Les enfants ont besoin de bouger et d’expérimenter pour développer leurs capacités intellectuelles, c’est un fait scientifique, le tout est qu’une fois devant l’information à traiter et mémoriser, il puisse se concentrer. Un problème d’attention répétitif entraîne irrémédiablement le début des difficultés d’apprentissage pouvant accompagner votre enfant jusqu’à l’âge adulte. Le but de cet article est de vous montrer comment aider votre enfant en utilisant ses propres ressources dont la plus importante: son cerveau !
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Le manque d’attention dû à une perturbation des réseaux neuronaux dit « par défaut »
Les réseaux neuronaux de l’attention sont perturbés par les réseaux neuronaux dit « par défaut » : Il est difficile pour un enfant, un adolescent autant que pour un adulte d’être attentif et surtout de rester concentré plus de quelques minutes sur une tâche, sur une leçon. Le cerveau est en effet constamment sollicité par des réseaux neuronaux dit « par défaut » (souvenirs, pensées intimes, imagination, …) qui prévalent sur les autres réseaux notamment sur ceux de l’attention (Mitra A1, 2018).
Le manque d’attention dû aux stimuli externes parasites
Les réseaux neuronaux de l’attention sont également perturbés par les stimuli externes parasites : Enfants, adolescents, étudiants, parents, nous évoluons dans un environnement où les sollicitations externes (téléphone, internet, open space, camarades de classe, multitâches, …) viennent s’ajouter à cette activation intempestive des réseaux neuronaux par défaut.
L’activation du réseau de l’attention devient une vraie gageure.
Comment dès lors lutter contre ce manque d’attention et rester concentré ?
Comment aider votre enfant, votre élève à focaliser son attention, à orienter son cerveau vers la recherche et l’enregistrement d’informations utiles à l’apprentissage d’une leçon par exemple et à ensuite rester concentré sur la tâche ?
Les neuroscientifiques distinguent au moins trois niveaux/types de systèmes de l’attention :
- Le système d’alerte,
- le système d’orientation
- le contrôle exécutif.
Que de bonnes nouvelles ! :
- Comme les autres systèmes neuronaux, le système de l’attention, en tout cas le système de l’attention dit « exécutif » est « plastique ». Autrement dit, nous pouvons apprendre à devenir plus attentif et à rester plus facilement concentré sur une tâche en cours ou sur une information donnée.
- Et même pour les autres systèmes d’attention, respectivement le système d’alerte et le système d’orientation, qui sont des réactions automatiques du cerveau sur lequel nous avons peu ou pas de pouvoir, certaines choses peuvent être mises en place pour rentabiliser ces réactions automatiques !
Donc, en bref, il y a des choses à faire ! un élève distrait peut changer si un certain nombre d’outils sont exploités !
Le système attentionnel d’alerte et ses possibilités – QUAND faire attention
Le système d’ALERTE tout d’abord.
A certains moments notre cerveau a besoin d’être plus attentif qu’à d’autres, il décide QUAND faire attention.
C’est un moment particulier, émouvant et/ou excitant par exemple, pendant lequel le cerveau est en condition d’apprentissage maximal. Il va ainsi moduler sa propre vigilance.
C’est le système d’attention d’alerte qui est privilégié quand nos enfants jouent aux jeux vidéo par exemple. Les neuroscientifiques eux aussi parfois conseillent les designer de jeux vidéos d’ailleurs car ils savent comment « capter l’attention » des joueurs mieux que quiconque … comme on vous l’explique ici.
https://des-outils-pour-apprendre.com/gerer-le-temps-decran/
Déjà de ce système attentionnel, tout automatique qu’il soit, càd non modulable de façon consciente, nous pouvons tirer des bénéfices !
Un groupe de chercheur a démontré que pour un enfant, jouer par plaisir ou même par obligation aux jeux vidéo (cela existe vraiment des enfants qui doivent jouer par obligation ?), augmentait sensiblement les capacités d’attention et de perception rapide (Cardoso-Leite P1, 2014). Plus précisément, les joueurs de jeux vidéo ont des résultats meilleurs en ce qui concerne l’acuité visuelle, le changement rapide de tâche, la prise de décision rapide, l’attention soutenue et le contrôle exécutif dont nous reparlerons plus loin dans cet article.
Ces effets sont déjà observés après un « entraînement » aux jeux vidéo de 2, 15, 30 min voir 1h/jour et ce pendant quelques jours.
Faut-il dès lors jouer aux jeux vidéos ?
Évidemment, si l’utilisation de jeux vidéo peut s’accompagner de certains effets bénéfiques, quelques réserves sont à noter :
- Tout d’abord les joueurs de jeux vidéo dépassent bien souvent le temps maximal journalier tel que recommandé avec tous les problèmes que peut causer cette utilisation excessive qui devient dès lors une addiction. L’effet néfaste de la durée d’exposition moyenne des enfants/adolescents aux écrans n’est d’ailleurs plus à démontré.
- D’autre part, étonnement, ce sont les jeux vidéo violents qui montrent un bénéfice plus important sur l’attention, alors que ce sont ceux-là mêmes qui sont décriés par les pédopsychiatres en référence à leurs effets néfastes sur la personnalité, la perception de la réalité etc. Au contraire des jeux de contrôle tel que Tetris, qui demandent une attention soutenue sans pour autant être violents, mais qui ne montrent pas de résultats aussi impressionnants. Une explication possible à ce paradoxe serait que la violence induit des émotions fortes chez le joueur, émotions qui vont favoriser le système attentionnel d’alerte.
Contrer le manque d’attention en tirant parti des jeux vidéos …SANS jouer aux jeux vidéos ?!
Une des techniques dites « d’hameçonnage pédagogique » qui sera vue plus loin consiste précisément à capturer l’attention de l’apprenant en amenant une émotion, ici positive (rire, joie, émerveillement, …) chez ce dernier car on sait que les informations portant une charge émotionnelle sont traitées en priorité par le cerveau. Amenez celui qui apprend à expérimenter le plus fréquemment possible des émotions positives et stimulantes renforce donc le réseau de l’attention au détriment des réseaux par défaut et des distractions externes…
Le système attentionnel d’orientation et comment en tirer parti – A QUOI faire attention
Testez votre propre manque d’attention …
Petit exercice: compter le nombre de fois que les joueurs habillés en blanc se font une passe: 5 fois, 7 fois ou 10 fois ?
Vous avez trouvé ?
Avez-vous vu le gorille dans la pièce ? Non ? Regardez-y de plus près …
Le système d’orientation génère un manque d’attention pour certains éléments…
Le système d’ORIENTATION est celui pendant lequel le cerveau est attentif à un objet car il s’oriente vers lui. Il devient alors « imperméable » aux autres changements tout autour de l’objet. Le cerveau décide alors A QUOI faire attention, quels sont les informations les plus pertinentes et devient aveugle aux autres informations présentes dans l’environnement. C’est ainsi que dans le test d’attention sélective ci-dessus, que vous connaissez déjà peut-être, l’attention du spectateur est orientée vers les joueurs de basket à ce point qu’ils ne voient pas le gorille qui traverse le terrain de jeu (Simons DJ, 1999).
Nous avons parfois l’illusion que nous sommes attentifs alors qu’en réalité, nous sommes aveugles à certaines informations que notre cerveau ne considère pas comme étant pertinentes à ce moment là du moins.
Nous sommes fermement persuadés (après avoir visionné pour la première fois la vidéo des joueurs de basket) que s’il y avait eu un gorille, nous l’aurions vu ! Nous surestimons nos capacités attentionnelles et de la même manière nous surestimons aussi les capacités attentionnelles de nos enfants.
Nous ne pouvons pas croire que nos enfants, sagement assis sur les bancs de l’école, sont devant l’information inscrite au tableau mais qu’ils ne la voient pas. Ceci est d’autant plus vrai que, contrairement à nous, ils font face à des apprentissages complètement neufs et qu’ils ne se sont pas encore entraînés à être attentif.
Un autre exercice, plus compliqué cette fois …
Découvrirez-vous qui a tué Lord Smith ? Soyez attentif !
Alors, avez-vous trouvé le coupable ?
Visionner une deuxième fois cette courte video. Avez-vous observé des changements sur le lieux du crime depuis le début de l’interrogatoire ?
Dans ce cas-ci aussi, votre cerveau vous a joué un vilain tour …
Combattre le manque d’attention grâce aux signaux sociaux ostensibles et la participation active
Nous pouvons rediriger le système d’orientation du cerveau de l’enfant par quelques actions simples et ainsi faciliter son apprentissage:
- Chercher le contact visuel, verbal, gestuel.
- Favoriser la participation active de l’élève.
A vos notes ! Professeurs, parents, les deux, ce n’est pas le moment de manquer d’attention …
L’élève sera d’autant plus attentif que le parent ou l’enseignant interagit avec lui par le regard, la parole (une prosodie particulière par exemple) et/ou la gestuelle lorsqu’il délivre une information. Il a été montré que l’enfant acquiert ce qu’on appelle une « posture pédagogique » de façon tout à fait automatique et spontanée dès lors qu’il est en présence de ces « signaux sociaux ostensibles « de la part de celui qui marque son « intention » de lui apprendre quelque chose.
En effet, le cerveau de l’enfant détecte ces signaux sociaux comme étant la preuve qu’à ce moment précis des informations importantes (génériques et donc généralisables plutôt que particulières) vont lui être transmises (Egyed K1, 2013)
Le geste pour contrer le manque d’attention
Expérience 1 : Dans les deux images ci-dessus, on peut voir une personne qui tend la main vers un objet, mais dans l’image de gauche, cette personne ne pointe pas l’objet alors que dans l’image de droite, la personne pointe l’objet. Il a été démontré que lorsque l’objet change, l’enfant aura beaucoup moins de chance d’avoir été attentif à ce changement (barres rouges) dans l’expérience de gauche, càd quand la personne tendait sa main vers l’objet sans le pointer comparé à l’expérience de droite dans laquelle la personne le regarde tout en pointant l’objet.
Le regard pour contrer le manque d’attention
Expérience 2 : Une jeune femme (qui représente la personne qui enseigne quelque chose à l’enfant) regarde l’objet sur sa droite en souriant puis l’objet sur sa gauche en grimaçant. Ceci a pour but de renseigner l’enfant sur l’objet qu’elle préfère…
- Dans la première expérience, ligne du bas, qu’on appelle un « contrôle » en recherche, elle ne regarde pas l’enfant hormis toute à la fin pour lui demander de lui donner l’objet qu’elle préfère. Dans 87% des cas l’enfant va correctement choisir l’objet et le lui donner.
- En revanche, si c’est une autre personne à la fin de l’exercice qui demande à l’enfant de lui donner l’objet préféré (ligne du milieu et du haut), les choses se compliquent car l’enfant doit généraliser ce qu’il vient d’apprendre (à savoir quel est l’objet préféré) pour une personne à d’autres personnes. Ce qui devient très intéressant ici est de constater que les enfants ne choisissent correctement que dans 31% des cas si au départ, la jeune fille ne les a pas regardés avant de sourire ou de faire une grimace … Ce résultat de 31% monte à 69 % de réponses correctes si la jeune fille a regardé l’enfant au début du test.
Conclusion : si l’apprentissage est accompagné ne fus-ce que d’un contact visuel entre le parent/l’enseignant et l’enfant, ce dernier sera capable d’être plus attentif car son cerveau considère de façon automatique que l’information qui est en train d’être donnée est pertinente. Pourquoi pertinente ? Parce qu’elle est généralisable à d’autres personnes par exemple ! Si la jeune fille le regarde, l’enfant considèrera que l’objet de façon générale est ou n’est pas désirable pour l’ensemble de la population alors que si elle ne le regarde pas, il considèrera que cette personne en particulier aime ou n’aime pas tel ou tel objet mais que cette information est particulière, spécifique à la personne et donc non importante.
Il est donc essentiel pour celui qui enseigne, que ce soit un professeur à l’école ou un parent à la maison qui accompagne son enfant dans sa scolarité, d’interagir avec l’enfant lors de l’apprentissage. Interagir par le regard, les intonations de la voix, par une gestuelle avec l’enfant.
La posture pédagogique
Il est évidemment également essentiel pour un élève d’être capable de détecter ces signaux sociaux pour que son cerveau se mette en condition d’apprentissage, cette « posture pédagogique » dont il est question plus haut et qui va permettre à son cerveau d’être attentif à l’information. Pour cela, il doit être suffisamment proche du professeur/du parent pour que les signaux sociaux envoyés par ce dernier prennent le pas sur toutes les autres sources de distraction : autres élèves en classe, les bruits, appareils électroniques à la maison par exemple.
Faire participer l’enfant/l’élève directement en lui posant des questions par exemple permet également d’éviter coûte que coûte que les réseaux neuronaux par défaut ne s’activent aux dépens du réseau de l’attention en laissant par exemple l’enfant « passif » devant son cours. Mais même en ne pouvant pas le faire réagir à l’information aussi souvent que nous le voudrions, les signaux sociaux lui indiquant une intention d’apprentissage sont déjà suffisant que pour capter son attention.
Combattre le manque d’attention grâce à l’hameçonnage pédagogique et la règle des 10 minutes
Les neuroscientifiques ont déjà démontré depuis plusieurs années que les cours magistraux ne sont pas adaptés à un apprentissage efficace. Seules les informations les plus intéressantes captent l’attention et cette attention ne peut se maintenir qu’une dizaine de minutes environ.
10 minutes seulement ! eh oui …
Dans cette période de 10 minutes:
- quelques secondes uniquement pour capter l’attention,
- 1 minute pour expliquer le sujet par exemple,
- et 9 minutes pour développer.
Une autre séquence d’apprentissage de 10 minutes peut ensuite succéder à la précédente mais elle doit permettre en quelques secondes de capter à nouveau l’attention de celui qui apprend. C’est ce qu’on appelle une « séquence pédagogique ».
Cette coupure infime est utile au cerveau pour deux raisons :
- tout d’abord, elle aide le cerveau à consolider les informations qu’il vient de recevoir durant la séquence pédagogique qui a précédé.
- Ensuite, elle maintient l’attention sur une seule tâche, sur un seul sujet, d’autant plus facilement d’ailleurs que les séquences pédagogiques qui s’alternent seront variées.
Au bout de 45-50 minutes, il faudra un vrai temps de repos au cerveau (étirements, collation, repos, …).
Il est donc bien plus efficace de « fragmenter » l’apprentissage en séquences pédagogiques successives que de « balancer » un cours magistral d’une heure sans interruption.
Comment fabriquer un joli hameçon ?
Comment faire pour que le cerveau de l’apprenant « morde à l’hameçon » et focalise son attention au début de chaque « séquence pédagogique » ? Plusieurs techniques dites justement « d’hameçonnage pédagogiques » existent. Elles sont bien connues des formateurs qui les alternent pour maximiser leurs chances d’attirer l’attention de leur auditoire sur les informations qu’ils veulent faire passer. En voici quelques-unes :
- Raconter une anecdote, une histoire vécue permet de mettre celui qui enseigne et celui qui apprend sur un pied d’égalité et d’attiser la curiosité de ce dernier.
- Proposer une action, un jeu, une énigme, un défi en relation avec le sujet traité.
- Amenez une émotion positive (rire, joie, émerveillement, …) chez l’apprenant. Comme dit plus haut, les informations portant une charge émotionnelle sont traitées en priorité par le cerveau. Vous vous souvenez ? il s’agit de l’attention dite « d’ALERTE » dont il était question dans l’introduction de cet article. L’émotion met le cerveau est condition maximale d’apprentissage. C’est ainsi qu’un professeur passionné par ce qu’il explique en classe arrivera plus facilement à capter l’attention de ses élèves en devenant lui-même passionnant. Amenez celui qui apprend à expérimenter le plus fréquemment possible des émotions positives renforce le réseau de l’attention au détriment des réseaux par défaut et des réseaux sollicités par d’autres tâches en attente.
- Apporter une solution, un éclaircissement de façon bienveillante : « à la fin de cette leçon, tu seras capable de … ».
- Alterner le type de séquence pédagogique : Le professeur, le parent, peut alterner des séquences pédagogiques faisant appel tour à tour à l’intérêt (en contextualisant par exemple l’information, en épinglant la raison de son importance dans un contexte précis), ensuite à l’émotion (une courte vidéo, une photo, une chanson qui illustrent le sujet abordé), à la réflexion (un débat), à la consolidation des informations (un résumé, un mind-map), …
- Alterner les supports pédagogiques et stimuler plusieurs sens chez celui qui apprend : Les informations qui s’inscrivent dans des activités qui vont activer plusieurs sens sont considérées comme plus stimulantes pour le cerveau.
Combattre le manque d’attention en redonnant le plaisir d’apprendre
Quels sont les facteurs qui diminuent le plaisir d’apprendre ?
Les neurosciences ont découvert que dans certains contextes le plaisir d’apprendre diminuait. De plus, il a été démontré que cette diminution de plaisir d’apprendre allait de pair avec une diminution de la plasticité neuronale. La plasticité neuronale, c’est cette faculté du cerveau à se réorganiser sans cesse pour apprendre de nouvelles informations.
Quels sont ces contextes ?
- L’apprentissage se fait dans la crainte de l’échec, dans la recherche unique de performance ou la dans la crainte de l’autorité. Cela remet peut-être en perspective ce que certains d’entre vous pensaient de la pédagogie made in Asia … 😉
- L’apprentissage se fait selon une méthode standardisée (on va se lâcher : et « ARCHAÏQUE » – l’Ecole a été pensée à l’époque de la révolution industrielle et n’a pas beaucoup évolué depuis … oui, vous ne rêvez pas, on parle bien du début du siècle dernier). L’école en ce sens ne répond pas aux différences individuelles, aux différentes « attitudes d’apprentissage » des apprenants qui composent la population scolaire. Or tout le monde n’apprend pas pour les mêmes raisons …
L’apprenant (l’enfant, l’ado, l’adulte) fait face à un professeur peu pédagogue, qui suscite l’ennui ou qui manque de crédibilité face à ce premier. Il faut savoir que pour certains apprenants, la personnalité et les compétences perçues du professeur sont plus importantes que le contenu du cours lui-même … Donc quand votre enfant vous dit : « j’ai raté mon contrôle de …, oui mais je n’aime pas le professeur MachinTruc » …cela peut être une raison suffisante pour lui …
8 conseils pratiques pour augmenter le plaisir d’apprendre !
Le plaisir d’apprendre peut dépendre de multiples aspects : « L’activité physique, le calme, la gentillesse, le rire et l’empathie favorisent la plasticité neuronale »
Ici quelques conseils pratico-pratiques pour réveiller le plaisir d’apprendre …
CONSEIL 1 : Participer et explorer
L’apprenant va d’autant mieux assimiler un savoir ou un savoir-faire qu’il peut explorer son environnement et/ou expérimenter sans que le professeur, le parent, le coach …soit intrusif. Attention, ne pas être intrusif ne veut pas dire ne pas guider un minimum l’enfant mais disons qu’il faut soi-même pouvoir faire des erreurs et découvrir de ses erreurs pour que son cerveau puisse enregistrer une information de façon durable.
Pour susciter cet état participatif, on peut demander à l’apprenant de lui-même rechercher une information décalée, un scoop, une surprise, …
Pour illustrer le lien entre exploration et plasticité neuronale chez l’enfant, voici une courte Vidéo de Céline Alvarez, célèbre pour ses expériences pédagogiques en milieu scolaire et surtout pour les résultats étonnants de ses recherches.
CONSEIL 2 : L’effet Pygmalion
Croire en l’apprenant et en ses capacités d’apprentissage sont plus importants que ce que vous ne pensez. Il a été démontré à de nombreuses reprises que les professeurs émettaient des préjugés à l’égard de leurs apprenants (sur base du sexe, de l’âge, de l’origine ethnique, …) dans les premières secondes de leurs rencontres et que ces préjugés influençaient sur les résultats scolaires de façon non-négligeable. Peut-être avez-vous entendu parler de cette étude qui montrait que les professeurs de mathématiques permettait plus souvent aux garçons qu’aux filles de poser des questions car ils projetaient le fantasme selon lequel les garçons étaient plus doués que les filles dans cette matière réputée ardue… Le plus triste étant que ce préjugé sexiste était intégré par les petites filles qui choisissaient dès lors moins souvent des filières scientifiques …(ceci n’étant pas la seule explication bien-sûr …je ne vais pas réveillez la féministe qui sommeille en moi ;-).
Effet Pygmalion – Rencontrer un professeur qui change la donne ☀️
CONSEIL 3 : Activer le circuit de la récompense
Le circuit neuronal de la récompense associe l’apprentissage à une expérience plaisante et va permettre à l’apprenant de ne pas faiblir devant l’ennui, la difficulté, la fatigue.
Activer ce circuit, c’est reproduire les gestes qui amènent à l’expérience plaisante. Renforcer ce circuit, c’est trouver de nouveaux gestes qui ancrent de façon durable dans le cerveau le fait qu’apprendre, c’est vraiment fun !
- Récompenses immédiates : une pause goûter, un film, …après une longue période de concentration (nous verrons plus tard le découpage du temps pour un enfant/ado sous l’éclairage du fonctionnement neuronal). Quelques exercices de gymnastiques ou écouter une chanson après une liste de vocabulaire correctement apprise, etc.
- Récompenses à long-terme : quelles sont les implications pratiques et personnelles de ce qui a été appris ? S’approprier le contenu car il est en lien avec une expérience, une valeur, … toujours selon le profil de motivation de l’apprenant.
Ceci étant dit, sachez que bien souvent l’enfant n’a pas besoin de récompenses externes pour se motiver à apprendre. Le simple fait d’avoir atteint un objectif (d’avoir par exemple compris une leçon) va améliorer son estime de soi, ce qui est déjà amplement suffisant !
CONSEIL 4 : Apprendre en groupe
Le cerveau est un « être » « neuro-social ». Autrement dit, il fonctionne mieux avec d’autres cerveaux en ébullition à côté de lui… Le fonctionnement des neurones miroirs montre que face à quelqu’un que nous apprécions et dont nous apprenons quelque chose, la même zone de notre cerveau va s’activer spontanément. Si cela vous intéresse, taper « singe » et « Rizzolatti » dans Google … je vous promets, c’est fascinant. Apprendre en groupe peut donc être une bonne idée pour susciter le plaisir et la mémorisation.
Apprendre en groupe permet aussi restituer la matière en l’expliquant à quelqu’un d’autre et donc de la structurer parfois différemment … et encore, de prendre conscience de son propre apprentissage ce qui donne confiance en soi !
CONSEIL 5 : Un cadre de fête
Qui a dit qu’apprendre devait se faire dans une chambre austère ? Bien que l’attention ne doit pas être dissipée par une multitude d’objets, d’illustrations, … ok le désordre quoi, le chaos même … (#mère maniaque du rangement), il est inutile de vouloir exagérer dans l’autre sens. Des objets en lien avec le contenu de la matière à apprendre peuvent capter l’attention des enfants qui ont le plus besoin de bouger par exemple.
CONSEIL 6 : Musique Maestro
L’effet bénéfique de la musique sur la plasticité neuronale a également été établi. Il peut s’agir simplement « d’entractes » musicaux entre des moments d’apprentissage, de « chorégraphies » de délassement et de récompense …à la fin d’un chapitre qu’on a correctement assimilé.
CONSEIL 7 : Le produit fini
Réaliser un produit correspondant à l’apprentissage peut constituer une immense source de satisfaction pour l’apprenant. Cela peut être un objet, un visuel de Mind-Mapping, un scénario, un dessin, idéalement quelque chose qui perdure dans le temps et sur lequel l’apprenant pourra projeter son apprentissage.
CONSEIL 8 : Le jeu
Last but not least, apprendre en jouant. Les plus sceptiques d’entre vous trouverons que le jeu ne donne pas un cadre sûr à l’apprentissage mais le jeu n’est pas l’objectif en soi, il n’est que le moyen au service de l’objectif pédagogique recherché.
Comment choisir son jeu ? Il dépend essentiellement du savoir ou savoir-faire qui doit être assimilé par l’apprenant ainsi que du mécanisme qu’on pense être le mieux adapté à l’apprentissage : mémorisation, observation, jeux de rôle (mise en situation selon un scénario préétabli), … mais un tas de jeux existants peuvent facilement être dérivés pour servir l’objectif pédagogique.
Fig. récapitulative art. « 8 conseils pratiques pour susciter le plaisir d’apprendre ».
Les jeux numériques peuvent être intéressants bien qu’ils ne conviennent pas à tous les profils d’apprentissage, notamment pas à ceux pour qui la personnalité et les compétences du formateur sont importantes et qui ont besoin d’un suivi en présentiel. Pour les autres, les enseignants du « Café Pédagogique » ont recensé une multitude de jeux numériques par discipline. Je vous invite à aller y jeter un coup d’œil
En conclusion, rendre un apprentissage « plaisant » est donc possible pour tout type de matière car ce qui compte, ce n’est pas le contenu mais la manière de l’aborder.
Le cerveau est monotâche
Comme déjà mentionné plus haut notre cerveau traite les informations de façon séquentielle et non pas simultanée.
Eh oui, désolée à tous celles et ceux qui se plaisent à dire qu’ils sont « multitâches » !
Notre cerveau fonctionne en effet comme un goulot d’étranglement qui va laisser passer une information et « fermer » ou du moins ralentir fortement le passage à une autre information qui arrive simultanément et qui nous devient quasi-invisible (Pashler, 1994, p. fig.ci dessous).
Cette sélection est essentielle pour que le cerveau ne sature pas avec toutes les informations qui lui parviennent et qu’il puisse diriger ces informations vers certaines zones du cerveau et prendre des décisions, par exemple une réponse motrice à une information reçue.
Si vous trouvez la vue splendide mais qu’un serpent vous fonce droit dessus, vous voudrez sans doute d’abord gérer le serpent et ensuite admirer la vue 😉
Pour ces raisons, il faut veiller :
- A ce que l’apprentissage soit captivant, attrayant pour l’enfant afin que celui-ci y soit attentif mais pas au point de distraire l’enfant de l’information qu’il doit enregistrer, ni de la tâche qu’il doit accomplir !
- Il faut également veiller à ce que l’enfant ne soit pas confronté à plusieurs informations ou tâches à traiter simultanément car il perdrait une partie de l’information. Or malheureusement, et souvent sans s’en rendre compte, les professeurs demandent aux élèves de faire deux choses en même temps. Les élèves n’ont pas eu le temps de routiniser une tâche qu’on leurs demandent déjà d’en effectuer une autre … Cela est d’autant plus vrai pour les enfants dys- qui n’ont, par exemple, pas encore routiniser le processus de l’écriture mais à qui on demande déjà de trouver la solution à un problème écrit…
Le manque d’attention causé par l’environnement de travail
Le cerveau n’est donc pas capable de traiter plusieurs tâches à la fois contrairement à certaines croyances. Il passe plutôt d’une tâche à une autre de façon séquentielle (Kriegeskorte N1, 2018).
S’il est vraiment attentif, l’enfant, l’élève va se focaliser sur la tâche choisie et son cerveau va tendre à devenir « imperméable » aux sollicitations externes. Pour cette raison, un environnement d’apprentissage où celui qui apprend est fréquemment sollicité par des stimuli parasites (musique, Gsm, conversation, mails pop-up, …) constitue un frein à la productivité du cerveau qui doit constamment « choisir » entre plusieurs stimuli en compétition. De plus une tâche interrompue par ces stimuli parasites prend plus de temps à être exécutée (Mitra A1, 2018).
Il est donc essentiel de fournir un cadre d’apprentissage le plus adapté possible au mode de fonctionnement du cerveau en limitant le plus possible les sources de distraction. Si ce n’est pas possible à l’école car vous n’avez pas ou peu de pouvoir sur la façon dont la classe est gérée par l’enseignant, vous avez du moins le pouvoir d’améliorer l’environnement de travail à la maison, notamment au moment des devoirs. Consultez cet article qui contient un chapitre détaillé concernant l’espace de travail idéal.
Le système du contrôle exécutif ou COMMENT traiter l’information.
Le système du CONTRÔLE EXECUTIF est celui qui permet de choisir COMMENT nous allons traiter l’information.
Il s’agit de la concentration sur une information à la fois, sur une information que nous allons sélectionnée puis sur la chaîne de traitement de cette information pour résoudre une tâche par exemple.
Cette chaîne de traitement comprend plusieurs processus dont:
- la sélection,
- la planification,
- l’initiation,
- la supervision de tous nos comportements volontaires etc.
Sans rentrer dans les détails, ce qui nous intéresse ici est essentiellement que ce système est « plastique », autrement dit flexible et qu’il peut donc être amélioré par la mise en pratique d’outils pour apprendre à mieux apprendre, pour apprendre à mieux « faire attention ». Nous pouvons en effet par exemple décider des informations que nous allons traiter versus celles dont nous allons empêcher le traitement. Nous pouvons donc concentrer nos efforts de façon consciente pour améliorer ce système attentionnel et ses processus.
C’est un type d’attention qui se développe avec les années de pratique chez l’enfant. Il apprend à se contrôler, càd à renforcer les stratégies appropriées qui lui permettent d’être attentif alors que d’autre part il va tenter d’inhiber les stratégies inappropriées qui font du tord à sa capacité d’attention.
Lisez cet article ! Vous allez être étonné de tout ce que vous pouvez faire pour aider votre enfant à développer ses capacités exécutives et à quel point cela aura une importance sur sa réussite future ! Cela a été longuement étudié par les neurosciences et le lien causal est CERTAIN.
L’entraînement du contrôle exécutif
Comme mentionné plus haut, le contrôle exécutif chez l’enfant va lui permettre de sélectionner une stratégie appropriée lui permettant de rester attentif et de résoudre un problème. Il va devoir pour cela inhiber les stratégies inappropriées. Ce qui est absolument surprenant et magnifique est qu’il est possible d’entraîner l’enfant à améliorer son contrôle exécutif et par là à résister par exemple à une distraction pour rester attentif.
Cogmed à la rescousse des enfants présentant un trouble de l’attention
Un exemple d’expérience qui a permet de mettre en avant cette possibilité d’entraîner le cerveau à devenir attentif et à rester concentré est la suivante (Klingberg T, 2005):
Un logiciel d’entraînement nommé « CogMed » a été développé pour entraîner la mémoire de travail, étroitement liée à l’attention, d’un échantillon de 53 enfants de 7 à 12 ans qui présentent un trouble de l’attention.
Ils doivent reproduire des séquences de chiffres sur un clavier numérique. Cependant l’un des groupes fait face à des exercices de plus en plus difficiles alors que l’autre groupe exécute des exercices d’un niveau de difficulté constant. L’ensemble de l’expérience est réalisé en double aveugle, càd que ni les participants ni ceux qui vont examiner les résultats ne savent à quel groupe l’enfant considéré appartient, ceci pour éviter tout biais subjectif.
A la fin de l’expérience, on mesure les capacités des enfants dans plusieurs domaines qui n’ont même pas été entraînés même s’ils sont connexes, à savoir notamment leur mémoire spatiale et leur mémoire des chiffres. On remarque que les enfants du groupe pour lequel les exercices étaient de plus en plus difficile ont des résultats meilleurs que ceux dont le contrôle exécutif n’a pas été entraîné.
Les autres résultats de cette recherche indiquent également que ces effets perdurent dans le temps, qu’ils sont au moins aussi bons que pour des groupes d’enfant sous médication à la Relatine® (et testés de la même manière), que les résultats au test de Raven par exemple (un test d’intelligence à choix multiple) sont améliorés et enfin que les parents ont observés chez les enfants entrainés une diminution de l’inattention.
Le choix de certaines activités extrascolaires pour renforcer le contrôle cognitif chez l’enfant
Sans faire forcément appel à ce type de logiciel pour « entraîner » nos enfants à devenir plus attentifs, et bien que leur commercialisation a été amorcée vu les effets bénéfiques démontrés (notamment pour des enfants souffrant d’un trouble de l’attention), il a été démontré que plusieurs activités ludiques plus « classiques » pouvaient sensiblement améliorer la capacité d’un enfant à rester attentif (Takacs ZK1, 2019) (Diamond A, 2011).
Il a été également démontré que ce sont les enfants défavorisés qui en bénéficient le plus, ce qui tend à diminuer les inégalités entre les élites et les milieux socio-économiques défavorisés. Le rapport PISA 2012 pointait que la France était, à cet égard, un des pays les plus inégalitaires des pays de l’OCDE (rapport PISA 2012 France).
Parmi ces activités, on retrouve l’apprentissage d’un instrument de musique, l’apprentissage de la méditation (Tang YY, 2007), l’entraînement sensoriel et moteur de type Montessori…
Plus précisément en ce qui concerne l’apprentissage d’un instrument de musique, beaucoup de recherches expérimentales ont montré que celui-ci améliorait les scores aux tests d’intelligence, de mémoire, de vocabulaire, d’aptitudes numériques et de raisonnement (Schellenberg, 2004).
Des informations qui font sens
Enfin, dernier élément: le cerveau aura d’autant plus de facilité à reconnaître une information comme étant pertinente qu’il pourra la lier avec d’autres informations déjà enregistrées et traitées.
De ce fait quelques règles à se rappeler quand on veut apprendre quelque chose à un enfant et capter son attention :
- Les concepts importants avant les détails: Le cerveau est d’avantage réceptif aux concepts qu’aux détails et est d’autant plus engagé que l’information « fait sens » pour lui. Contextualiser l’information pour mettre en avant son intérêt dans sa globalité est donc plus important dans un premier temps pour capter l’attention de l’enfant ou de l’élève que de développer l’information de façon plus détaillée, ce qui sera plutôt utile à la seconde étape à savoir la mémorisation de cette information.
- La cohérence des idées: De même, présenter le sujet avec un fil conducteur qui relie les informations de façon cohérente et qui situe l’avancée de celui qui apprend va aider ce dernier à consolider les informations qu’il reçoit et motiver son attention. Ce fil conducteur peut par exemple mettre en avant les bases, les objectifs, et une conclusion facilement mémorisable (càd succincte, compréhensible, sans nouveau développement).
- Le lien avec les connaissances anciennes: Faire appel aux informations déjà mémorisées, reliant les nouvelles informations à quelque chose de connu, que l’enfant/l’élève a déjà étudié, expérimenté, …faire des liens entre connaissances anciennes et nouvelles le rassure et motive son attention.
Lutter contre le manque d’attention – En résumé
Les facteurs qui influent sur les capacités d’attention d’un enfant sont multiples, vous avez un résumé des outils présentés ici dans la figure ci-dessous.
De plus, si une intervention limitée peut avoir déjà énormément d’effets alors imaginez-vous toutes ces interventions appliquées de façon combinées !!!
Enseignant
Je conclurai en disant que bien sûr les enseignants ont un rôle clef dans le fait de favoriser l’attention de leurs élèves, après tout, c’est en classe que l’élève passe la majeure partie de son temps. Ils doivent en tout cas ne pas surestimer les capacités d’attention des élèves qui sont par nature limitées.
Parent
Les parents ont cependant également un rôle à jouer car ils sont dans l’environnement social de l’enfant ceux qui vont le plus interagir avec eux et ils sont ceux qui vont interagir le plus précocement avec eux. Vous et votre enfant n’êtes pas démunis face aux capacités d’attention. Vous pouvez aider votre enfant à améliorer ses capacités d’attention via l’ensemble des outils présentés dans cet article et d’autres qui n’ont pas été cités ici sans doute.
Le manque d’attention n’est pas une fatalité !
Enfant/adolescent
Enfin, pour aller plus loin, les enfants eux-mêmes doivent être acteurs dans leur besoin d’apprendre à apprendre mieux.
A ce titre, dire à son enfant « soit attentif » ne veut presque rien dire pour lui (ni vraiment pour nous non plus peut-être). Il comprendra sans doute qu’il doit écouter le professeur ou vous écouter lui expliquer sa leçon, qu’il ne doit pas parler, se tenir droit … bref pas grand-chose si ce n’est des comportements basiques, de plus potentiellement néfastes à son apprentissage d’ailleurs (puisque nous savons depuis peu à quel point l’apprentissage a besoin d’interactions et de mouvements par exemple).
Il est plus intéressant d’expliquer à celui qui apprend ce qui sous-tend les mécanismes de l’attention et pourquoi, par exemple, il serait préférable de décider ensemble d’un autre environnement de travail, pourquoi il doit d’abord avoir une vue globale de ce qu’il doit apprendre avant de se focaliser sur les détails, pourquoi il est important qu’il se place à proximité du professeur, etc. Même en classe de maternelle il est possible d’expliquer aux enfants l’importance de certains exercices d’auto-régulation et de les engager dans ce processus d’apprentissage du mieux apprendre (Diamond A1, 2007). Les effets de cet apprentissage chez les plus jeunes perdurent tout au long de leur scolarité, leurs permettent l’acquisition de compétences nouvelles et réduisent leur anxiété (Blair C, 2014). Si vous voulez en savoir plus sur le sujet et le type d’exercices développés pour favoriser l’attention en maternelle, référez-vous au livre Tools of the Mind : The Vygotskian Approach to Early Childhood Education d’Elena Bodrova et Deborah J. Leong que je résumerai dans un prochain article sur le blog des outils pour apprendre.com
Manque d’attention-Travaux cités
Blair C, R. C. (2014). Closing the achievement gap through modification of neurocognitive and neuroendocrine function: results from a cluster randomized controlled trial of an innovative approach to the education of children in kindergarten. Plos One, 9(11):e112393.
Cardoso-Leite P1, B. D. (2014). Video game play, attention, and learning: how to shape the development of attention and influence learning? Curr Opin Neurol., 185-91.
Diamond A, L. K. (2011). Interventions shown to aid executive function development in children 4 to 12 years old. Science, 959-964.
Diamond A1, B. W. (2007). Preschool program improves cognitive control. Science, 1387-88.
Egyed K1, K. I. (2013). Communicating shared knowledge in infancy. Psychol Science, 1348-53.
Klingberg T, F. E. (2005). Computerized training of working memory in children with ADHD–a randomized, controlled trial. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry., 177-86.
Kriegeskorte N1, D. P. (2018, Sept 21). Cognitive computational neuroscience. Nat Neurosci, pp. 1148-1160.
Mitra A1, R. M. (2018, Feb). Principles of cross-network communication in human resting state fMRI. Scand J Psychol., pp. 59(1):83-90.
Pashler. (1994). Graded capacity-sharing in dual-task interference ? J Exp Psychol Hum Percept Perform, 330-42.
Schellenberg. (2004). Music lessons enhance IQ. Psychol. Sc., 511-4.
Simons DJ, C. C. (1999). Gorillas in our midst: sustained inattentional blindness for dynamic events. Perception, pp. 28(9):1059-74.
Takacs ZK1, K. R. (2019). The efficacy of different interventions to foster children’s executive function skills: A series of meta-analyses. Psycho Bull.
Tang YY, P. N. (2007). Short-term meditation training improves attention and self-regulation. PNAS, 17152-56.
Des Outils Pour Apprendre – Manque d’attention, comment lutter ?
Wahou ! Quel article ! Merci infiniment pour ce partage hyper enrichissant !!!
Ma fille de 6 ans comprend et intègre les choses très très rapidement. Néanmoins, elle rencontre souvent des problèmes d’attention. Elle se déconcentre rapidement, et veut faire les choses très vite !
Depuis qu’elle s’est mise au dessin et à l’escalade, nous avons remarqué qu’elle arrive à se concentrer sur des périodes de plus en plus longues.
Je vous rejoins donc parfaitement quand vous dites qu’il faut bien choisir les activités en conséquences !
Grâce à cet article, je serai encore plus vigilente aux chasses au trésor et aux activités manuelles que je partage sur mon blog. Afin de favoriser des animations qui permettent aux enfants de maitriser davantage leur attention !
Merci !!
Caroline
https://happykidsafari.com
Bravo merci pour ce bel article. Vivement le prochain