Le manque de sommeil est une cause majeure dâapparition de troubles de lâapprentissage mais les parents nâen sont que rarement conscients. Favoriser la sieste, augmenter la durĂ©e et la qualitĂ© du sommeil dit Ă ondes lentes, assurer un endormissement sans Ă©cran, accepter un horaire de sommeil dĂ©calĂ© pour les adolescents ⊠autant de « petites » actions nĂ©anmoins trĂšs efficaces que nous, parents, pouvons mettre en place pour faciliter lâapprentissage de nos enfants. Et câest prouvĂ© par la recherche scientifique ! Apprenez ici pourquoi et comment un sommeil de qualitĂ© peut lui assurer un apprentissage efficace !
Manque de sommeil, preuves scientifiques des effets sur lâapprentissage
Parmi les facteurs qui vont dĂ©terminer la vitesse et la facilitĂ© avec laquelle nos enfants vont apprendre, nous savons que le sommeil joue un rĂŽle essentiel. En revanche, nous croyons souvent Ă tort quâil ne sert surtout quâĂ Ă©viter que lâenfant soit fatiguĂ© au moment oĂč il doit apprendre. Comme si le sommeil nâavait quâun rĂŽle protecteur et nâĂ©tait lĂ que pour Ă©viter une dĂ©tĂ©rioration des capacitĂ©s de lâenfant, en somme un systĂšme de rĂ©paration de la journĂ©e qui sâest Ă©coulĂ©e. Le sommeil est infiniment plus important que cela et joue un rĂŽle actif dans lâapprentissage.
DĂ©couverte 1: Le manque de sommeil va nuire Ă lâapprentissage des Ă©lĂ©ments vu le jour mĂȘme et les jours prĂ©cĂ©dents âŠ
La premiÚre découverte est déjà tout à fait incroyable !
Plusieurs expĂ©riences ont montrĂ© que si on teste des adultes 1, 2, 3, 4 voire mĂȘme 7 jours aprĂšs quâon leur aie appris quelque chose, ces personnes vont restituer cet apprentissage de mieux en mieux, et ce:
- mĂȘme sâils sont testĂ©s longtemps aprĂšs avoir appris lâinformation
- et sans quâil y ait eu une « rĂ©vision » intermĂ©diaire âŠ
ce qui indique que les nuits de sommeil qui se succÚdent apporte une amélioration continue qui consolide la connaissance (Walker M.P. Stickgold R., 2004).
Des nuits de sommeil successives (et un sommeil de qualitĂ© pendant ces nuits successives) vont consolider lâapprentissage des connaissances qui ont Ă©tĂ© vue le jour mĂȘme en classe par exemple mais aussi des connaissances qui nâont pas Ă©tĂ© rĂ©visĂ©es rĂ©cemment !
Imaginez votre enfant revoit sa leçon dâhistoire et part se coucher. La pĂ©riode de sommeil qui va suivre va consolider les notions dâhistoire quâil vient dâapprendre mais Ă©galement la leçon de mathĂ©matique apprise il y a une semaine de cela !
Lâapprentissage sâamĂ©liore avec le temps:
- mĂȘme si le moment de lâĂ©valuation de cet apprentissage est tardif
- et mĂȘme sans que lâĂ©lĂšve ai eu lâoccasion de rafraichir sa mĂ©moire en rĂ©visant ce qui a Ă©tĂ© appris le jour juste avant dâaller dormir.
Les sommeils successifs ont donc un rĂŽle actif dans la consolidation de ce qui a Ă©tĂ© appris le jour mĂȘme mais aussi de ce qui a Ă©tĂ© appris des jours auparavant !!!
Ce qui sous-entend malheureusement Ă©galement que les troubles du sommeil nâaffecte pas que lâapprentissage du jour Ă©coulĂ© mais aussi des jours prĂ©cĂ©dents !
DĂ©couverte 2: Mauvais sommeil, activitĂ© cĂ©rĂ©brale et gĂ©nĂ©tique âŠ
Augmentation dâactivitĂ© et expression gĂ©nĂ©tique diffĂ©renciĂ©e pendant le sommeil.
- Pendant le sommeil, les chercheurs ont observĂ© une augmentation dâactivitĂ© dans certaines zones du cerveau (Walker M.P. Stickgold R., 2004) qui concorde avec lâhypothĂšse dâun transfert et dâune automatisation des apprentissages.
- Il y a mĂȘme des gĂšnes dont lâexpression est augmentĂ©e pendant le sommeil sâil y a eu un apprentissage la veille et qui sont connus pour gĂ©rer la plasticitĂ© cĂ©rĂ©brale, çà d cette capacitĂ© du cerveau de construire et modifier les rĂ©seaux neuronaux, ces âcheminsâ constituĂ©s par les neurones qui au final font des autoroutes, des embranchements et permettent la pensĂ©e, la rĂ©flexion, la logique ⊠(Ribeiro, S., Goyal V., Pavlides C., 1999).
Autant dire que le sommeil nâa pas uniquement un rĂŽle âpassifâ de protecteur mais aussi un rĂŽle trĂšs âactifâ. Le manque de sommeil est donc plus dĂ©lĂ©tĂšre que vous ne le pensez âŠ
Pendant que votre enfant dort, son cerveau lui travaille à plein régime ! Au point que non seulement
- certaines rĂ©gions sont en pleines surchauffe, les neurones sâaffolent âŠ
- et que mĂȘme son ADN est âtraduitâ diffĂ©remment selon ce quâil a appris !
DĂ©couverte 3: Lâhippocampe nâaime pas les problĂšmes de sommeil âŠ
Lâhippocampe joue un rĂŽle essentiel dans la mĂ©morisation (Crane J, Milner B, 2002).
Pas lâanimal marin ;-), non, plutĂŽt cette petite rĂ©gion du cerveau en rouge sur le schĂ©ma plus bas dans lâarticleâŠ
Les chercheurs ont dĂ©couvert que pendant le sommeil, cette structure du cerveau Ă©tait rĂ©activĂ©e localement en fonction des zones qui avaient Ă©tĂ© activĂ©es pendant lâexpĂ©rience dâapprentissage qui avait eu lieu la veille (Wilson M.A., McNaughton B.L., 1994) et de plus, selon une sĂ©quence temporelle qui correspond Ă celle de lâapprentissage qui a eu lieu la veille (Skaggs W.E. and Mc Naughton B.L., 1996).
En gros, tout se passe comme si le sommeil permettait au cerveau de rejouer la scĂšne dâapprentissage en accĂ©lĂ©rĂ©. Cette rĂ©activation des Ă©lĂ©ments de la journĂ©e et lâintĂ©gration dans la mĂ©moire Ă©tant justement ce quâon appelle la consolidation des connaissances.
1, 2, 3 ⊠Maestro, rejouez moi la scĂšne âŠmais avec tempo !
En résumé:
Le sommeil joue un rĂŽle actif dans lâapprentissage car il permet, entre-autres âŠ
- aux informations acquises dans la journée et des jours auparavant de se répéter
- Ă certaines rĂ©gions du cerveau de sâactiver et Ă certains gĂšnes dâĂȘtre âtraduitsâ selon ce qui a Ă©tĂ© appris
- aux circuits de neurones de faire des embranchements et de ne pas disparaĂźtre puisquâils sont âutilisĂ©s.
- Ă lâhippocampe de se rĂ©veiller et de rejouer la scĂšne dâapprentissage en accĂ©lĂ©rĂ© pour consolider lâinformation âŠ
Autant dire que cela va bien plus loin que le simple faite de se âreposerâ âŠ
Mais la « consolidation », câest quoi â en bref ?
Comment votre enfant passe tâil dâinformations quâil vient dâapprendre Ă des informations quâil enregistre pour les rĂ©utiliser toute sa vie, quand il en a besoin ?
Vous ĂȘtes curieux ?
Alors voici une explication rapide qui vous montre par la mĂȘme occasion lâextraordinaire activitĂ© du cerveau pendant la nuit
Sinon rendez-vous au paragraphe suivant pour dĂ©couvrir les Ă©lĂ©ments clĂ©s dâun sommeil ârĂ©parateurâ (et donc pas seulement)âŠ
- Une des hypothĂšses, est quâau dĂ©but de lâapprentissage le cortex prĂ©frontal est sollicitĂ© pour enregistrer des informations explicites, spĂ©cifiques, Ă©pisodiques ce qui demande un effort conscient de la part de celui qui apprend.
- Ensuite, au cours du sommeil, lâhippocampe (en rouge sur le schĂ©ma), qui serait une espĂšce de base de donnĂ©es Ă court terme qui enregistrerai de façon rapide ces informations Ă©pisodiques, se rĂ©activerait Ă plusieurs reprises en rejouant en accĂ©lĂ©rĂ© la sĂ©quence dâapprentissage de ces informations de la veille.
Les informations mĂ©morisĂ©es dans lâhippocampe seraient alors Ă nouveau transfĂ©rĂ©es vers le cortex, base de donnĂ©es long-terme, oĂč elles deviendraient des informations gĂ©nĂ©ralisables Ă dâautres domaines, sĂ©mantiques et surtout consolidĂ©es (Diekelmann S., Born J., 2010).
Source : Françoise Bertrand, Caroline Harand, Franck Doidy, Géraldine Rauchs, Inserm
Apprendre en dormant ⊠Quel est le stade du sommeil qui est concerné ?
Comme vous le savez sans doute, le sommeil prĂ©sente diffĂ©rentes phases qui ont chacune leur utilitĂ© pendant la nuitâŠ
Sommeil paradoxal
Le sommeil paradoxal, appelĂ© aussi pĂ©riode REM (Rapid Eye Movement) en raison de frĂ©quents mouvements oculaires rapides correspond Ă une pĂ©riode durant laquelle lâactivitĂ© cĂ©rĂ©brale est proche de celle de la phase dâĂ©veil. Câest une phase dite « à ondes rapides » qui renforce les apprentissages perceptifs et sensori-moteurs quâon appelle aussi mĂ©moire procĂ©durale çà d les automatismes dans certains gestes par exemple âŠ
Sommeil Ă ondes lentes
Le sommeil Ă ondes lentes est celui qui nous intĂ©resse plus particuliĂšrement ici car câest lui qui permet la consolidation et la gĂ©nĂ©ralisation des connaissances dĂ©claratives cĂ d la mĂ©moire du vocabulaire dâune langue Ă©trangĂšre par exemple ou le souvenir dâĂ©vĂšnements particuliersâŠ
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/sommeil
Les chercheurs ont montrĂ© que lâintensitĂ© des ondes lentes de cette phase est un paramĂštre essentiel de la mĂ©morisation (Marshall L., Helgadottir H., Molle M., Born J., 2006).
Ces recherches sont trĂšs prometteuses et pourraient aboutir dans le futur Ă des mĂ©thodes qui nous permettraient dâamĂ©liorer le sommeil de façon artificielle (et donc de mieux consolider les apprentissages), notamment grĂące Ă des stimulations auditives qui augmenteraient lâamplitude de ces ondes dites lentes (Ngo H.V., Martinetz T., Born J., Mölle M., 2013).
Ah oui super ! apprendre une langue en dormant âŠ
NonâŠpas vraiment
Attention, il ne sâagit pas ici dâapprendre pendant le sommeil quelque chose qui nâa pas Ă©tĂ© appris auparavant grĂące Ă des stimulations sonoresâŠrien ne sert donc dâĂ©couter en dormant une bande sonore dâitalien en espĂ©rant maitriser cette langue au rĂ©veil đ DOMMAGE ! (bien essayĂ©)
Et le manque de sommeil chez les enfants ? Activités nocturnes
Le sommeil est plus important chez lâenfant que chez lâadulte
Les effets dĂ©crits ci-dessus sont encore bien plus importants chez les enfants (Wilhelm I., Rose M., Imhof K.I., Rasch B., BĂŒchel C., Born J., 2013) !
En effet, dans lâexpĂ©rience ci-dessus, des enfants de 8 Ă 11 ans apprennent de façon implicite une sĂ©quence motrice.
Pourquoi implicite ? car on ne leur dit pas quâils doivent retenir une sĂ©quence particuliĂšre, juste quâils doivent appuyer sur une touche quand la lumiĂšre correspondante sâallume. Il ne savent donc pas consciemment quâil doive retenir la sĂ©quence.
On sépare les enfants en deux groupes:
- Pour le premier groupe dâenfants, on fait suivre cet apprentissage dâune sĂ©quence de veille, ils nâont pas lâoccasion de se reposer.
- Pour lâautre groupe dâenfants, on fait suivre cette sĂ©quence dâapprentissage dâune sĂ©quence de sommeil.
On leur demande ensuite sâils se rappellent la sĂ©quence apprise antĂ©rieurement, ils ne savaient pas, jusquâĂ ce moment prĂ©cis, quâils seraient testĂ©s. On compare leurs rĂ©sultats Ă ceux dâadultes qui font le mĂȘme test et les rĂ©sultats sont surprenants :
- Dâabord, chez les enfants qui ont pu dormir aprĂšs la sĂ©quence dâapprentissage, il y a une amĂ©lioration considĂ©rable, bien plus importante que chez lâadulte, de la tĂąche sur laquelle ils sont Ă©valuĂ©s.
- Ensuite, les chercheurs se sont rendu compte que le sommeil des enfants Ă©tait plus profond et que les fameuses « ondes lentes » Ă©taient dâune magnitude supĂ©rieure Ă celles des adultes.
- Enfin, lâactivitĂ© de lâhippocampe, lorsque ces enfants doivent se rappeler la sĂ©quence motrice, est plus importante que celle de lâadulte.
Tout cela pour dire, quâĂ durĂ©e Ă©gale de sommeil lent, la consolidation des connaissances qui sâopĂšre chez lâenfant est beaucoup plus importante que chez les adultes !
Un dĂ©ficit de sommeil prĂ©sente un risque accru chez lâenfant par rapport Ă lâadulte !
La sieste est un atout majeur
Une autre expĂ©rience, rĂ©alisĂ©e en maternelle cette fois, montre quâune sieste peut considĂ©rablement amĂ©liorer les apprentissages.  Si on teste des enfants avec un jeu de mĂ©moire classique dans lequel il est question de retenir la position dâimages sur un Ă©cran, on observe une amĂ©lioration considĂ©rable de la mĂ©moire chez les enfants qui ont fait une sieste. Ils ont moins dâoublis et ce, mĂȘme si ces enfants sont testĂ©s 24h plus tard, cĂ d quand tous les enfants ont eu lâoccasion dâavoir une nuit de sommeil. Ceci prouve quâil ne sâagit pas (uniquement en tout cas) dâĂ©viter par la sieste la fatigue de lâenfant mais que rĂ©ellement une sĂ©quence de sommeil (la sieste donc) va permettre de consolider lâapprentissage qui vient dâavoir lieu (Kurdziel L., DUclos K, Spencer R.M.C., 2013) !
Les auteurs de cet article montrent aussi que les enfants qui ont moins bien rĂ©ussi au test ont un besoin de sommeil plus important que ceux qui ont rĂ©ussi. Comme sâils avaient encore besoin de consolider des apprentissages contrairement Ă lâautre groupe dâenfants. Les auteurs en concluent quâil ne faut pas nĂ©cessairement obliger un enfant Ă faire la sieste sâil refuse mais en revanche ĂȘtre attentif Ă le laisser faire sâil en Ă©prouve le besoin car celui-ci coĂŻncide Ă un besoin du cerveau de consolider un apprentissage.
Manque de sommeil et manque dâattention
La qualitĂ© du sommeil de lâenfant est primordiale pour assurer son attention en classe. Un dĂ©ficit dâattention peut donc trĂšs bien sâexpliquer en tout ou en partie par un dĂ©ficit de sommeil.
Lâaugmentation de la profondeur du sommeil facilite Ă©galement lâapprentissage chez les enfants atteints de troubles de lâattention ce qui pourrait indiquer que ces troubles dont les causes sont multiples prendraient racine notamment dans un sommeil trop court ou de mauvaise qualitĂ© (PrehnKristensen A., Munz M., Göder R., Wilhem I., Korr K., Vahl W., Wiesner C., Baving L., 2014). Les recherches futures se concentrent dâailleurs sur le lien, sans doute causal, entre dâune part le sommeil et dâautre part les troubles de lâattention quâon observe Ă©galement dans lâautisme.
Une bonne nuit et un sommeil de qualitĂ© sont donc des Ă©lĂ©ments Ă surveiller chez tous les enfants mais certainement plus particuliĂšrement chez ceux qui prĂ©sentent des troubles de lâapprentissage.
Alors, concrĂštement, que pouvons-nous faire pour les aider ?
Maintenant que vous ĂȘtes convaincus quâune pĂ©riode de sommeil, mĂȘme courte, amĂ©liore activement lâapprentissage de votre enfant, vous vous demandez quoi faire concrĂštementâŠ
Quelle est finalement lâimportance de ces dĂ©couvertes dans le domaine des apprentissages scolaires et quelles sont les actions concrĂštes que nous pouvons avoir, nous en tant que parents, pour amĂ©liorer le sommeil de nos enfants et leurs permettent dâapprendre mieux et plus facilement ?
AmĂ©liorer la durĂ©e et la qualitĂ© du sommeil semble ĂȘtre la premiĂšre chose Ă considĂ©rer. SpĂ©cialement si votre enfant souffre de troubles de lâattention. Cependant amĂ©liorer la durĂ©e et la qualitĂ©, cela veut dire quoi au juste ?
Améliorer la durée du sommeil lent
Quand se coucher ? Manque de sommeil et horaires inadaptés
La sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de mĂ©decine de sommeil a publiĂ© un article qui regroupe les rĂ©sultats de plus de 800 recherches menĂ©es partout dans le monde sur la durĂ©e idĂ©ale de sommeil par jour recommandĂ©e selon lâĂąge de lâenfant (Shalini Paruthi, MD et all., 2016) et il en ressort ce qui suit :
- Enfants de 3 à 5 ans : 10 à 13 heures de sommeil (siestes incluses)
- Enfants de 6 à 12 ans : 9 à 12 heures de sommeil
- Adolescents de 13 à 18 ans : 8 à 10 heures de sommeil
Combien dâheures par nuit dort votre enfant ?
Vous avez Ă©galement sans doute dĂ©jĂ vu le tableau suivant (âsourceâ : internet, une certaine âDiane Lalancetteâ) qui tente de guider les parents sur lâheure de coucher des enfants selon leur heure de rĂ©veil spontanĂ© ?
Il a le mĂ©rite de rappeler Ă certains parents (y compris moi jâavoue) que si un enfant de 6 ans se lĂšve spontanĂ©ment Ă 07.00 du matin, il est censĂ© se coucher vers 20.00 la veille ⊠(pas toujours Ă©vident, je sais) ce qui respecte donc 11h de sommeil Ă cet Ăąge.
Cependant, je pense personnellement que ce tableau est un peu hermĂ©tique et que chaque enfant Ă©tant diffĂ©rent, il aura des besoins en termes de durĂ©e du sommeil qui lui sont propres. En effet, si on en croit lâarticle plus haut dont nous venons de parler et qui rĂ©sume des annĂ©es de recherches dans ce domaine, un enfant de 6 ans peut avoir des besoins de sommeil qui varie entre 9 et 12 heures de sommeil par jour ⊠A quoi peut donc bien correspondre ces heures dĂ©taillĂ©es au quart dâheure prĂšs ? A rien !
De plus, il faut tout de mĂȘme signaler que les informations Ă partir desquelles ce tableau a Ă©tĂ© Ă©tabli sont difficiles Ă trouver (vous pouvez me laisser un commentaire pour mâĂ©clairer si vous avez plus dâinformations). Dans tous les cas, rien ne se trouve (Ă ma connaissance) dans la base de donnĂ©es des articles de recherche (PubMed pour ne pas le citer). Alors que le tableau lui, est partout sur internet ⊠A considĂ©rer avec prĂ©caution doncâŠ
Le mieux est sans doute de connaßtre les rythmes biologiques de votre enfant, ses heures de coucher et de réveil spontanés et de respecter ce rythme pour éviter le manque de sommeil chronique.
Jâen fais mention dans lâarticle qui suit et qui traite de gestion du temps pour les enfants, en pĂ©riode de rĂ©vision par exemple âŠ
Cours particulier de gestion du temps et dâorganisation â± đ
La sieste
Nous avons tous un rythme biologique prĂ©dĂ©terminĂ© qui nous est propre et qui dicte les moments de la journĂ©e oĂč nous seront le moins ou le plus efficace. Nos Ă©tats de fatigue dĂ©pendent surtout des cycles de mĂ©latonine et de cortisol que nous produisons pendant la journĂ©e.
Sachant que les deux grands pics de somnolence se situant entre 22.00 et 07.00 du matin et entre 13.00 et 15.00 de lâaprĂšs-midi, il est utile dâadapter sa journĂ©e, dâĂ©tude par exemple, pour bĂ©nĂ©ficier de ces moments de somnolence et consolider ses apprentissages en profitant dâune bonne nuit rĂ©paratrice (mais pas que) et dâune sieste.
Pourquoi se forcer Ă travailler de façon inefficace pendant ces heures « creuses » alors quâune sieste par exemple, mĂȘme courte, peut amĂ©liorer la sĂ©quence dâapprentissage qui vient dâĂȘtre faite ?
De plus, il semblerait quâun bĂ©nĂ©fice maximal soit obtenu quand le sommeil survient dans les heures qui suivent lâapprentissage. Ceci est surtout vrai chez les petits enfants, la sieste est donc essentielle pour eux bien quâelle soit bĂ©nĂ©fique Ă tous les ĂągesâŠ
Ne vous en privez pas, nâen privez pas vos enfants et pensez Ă tout ce que votre cerveau fait pendant que vous dormezâŠ
Aucune raison de culpabiliser !
Les adolescents et le manque de sommeil
Ah âŠle manque de sommeil chez les adolescents âŠ
En ce qui concerne les adolescents, contrairement à la croyance populaire, ils ne sont pas fainéants de nature.
Sâils se couchent et se rĂ©veillent plus tard, ce nâest pas dĂ» Ă une mauvaise volontĂ© de leur part mais plutĂŽt Ă leur cycle de sommeil qui est dĂ©calĂ© par rapport Ă celui des enfants et des adultes. La cause en est biologique et non comportementale. PlutĂŽt que de se confronter Ă votre adolescent, il est donc peut-ĂȘtre plus opportun de sâadapter Ă son rythme particulier. Jâen parle Ă©galement dans cet article sur le respect dâun planning en pĂ©riode dâexamen.
Laissez votre adolescent dormir plus tard le matin et travailler plus tard le soir ⊠câest son rythme propre. Ne le laissez par contre pas dormir toute la journĂ©e ⊠;-). Si son oreiller est devenu son meilleur ami, câest quâun autre problĂšme se pose !
Améliorer la qualité du sommeil lent
Au-delà de la durée de sommeil, la qualité du sommeil est un enjeu tout aussi important.
Comme discutĂ© plus haut, le sommeil Ă ondes lentes est primordial pour la consolidation de lâapprentissage. Lâamplitude de ces ondes va dĂ©terminer la profondeur du sommeil et lâancrage des connaissances qui ne peut ĂȘtre atteinte quâavec une qualitĂ© de sommeil suffisante.
Les écrans
Pour ne citer un exemple de perturbateur de sommeil : les Ă©crans. La littĂ©rature scientifique abonde en articles de recherche qui montre les effets nĂ©fastes de lâutilisation des Ă©crans non seulement (et bien sĂ»r) sur la durĂ©e du sommeil mais aussi sur la qualitĂ© du sommeil (LeBourgeois MK1, Buxton OM, 2017). Ce nâest plus un secret pour personne quâil ne faut pas sâendormir en regardant son Gsm, ni aprĂšs avoir jouĂ© aux jeux vidĂ©o.
PlutĂŽt que dâimposer Ă son adolescent une heure de coucher, nâest-il pas prĂ©fĂ©rable de lui interdire les Ă©crans pendant un laps de temps suffisamment long avant quâil ne sâendorme ?
Ăviter les mauvaises habitudes avant lâheure du coucher est aussi une action concrĂšte facile Ă mettre en place pour amĂ©liorer lâapprentissage.
Le stress
Les angoisses (notamment liées aux performances scolaires) sont aussi des perturbateurs du sommeil lent.
RĂ©veils nocturnes, insomnies rĂ©pĂ©titives, anxiĂ©tĂ© ⊠il existe des outils pour contrer le mauvais stress de votre enfant, notamment en pĂ©riode dâexamens et transformer ce mauvais stress en motivation qui va le galvaniser Ă accomplir de grandes choses âŠ
8 outils pour combattre le stress et le transformer en motivation đȘ
Des causes physiologiques et psychologiques
Si des troubles du sommeil persistent chez votre enfant, nâhĂ©sitez pas Ă consulter un spĂ©cialiste (par exemple mĂ©decine du sommeil) qui Ă©tablira un diagnostique prĂ©cis. ApnĂ©e du sommeil, perturbation du rythme circadien, diabĂšte, manque dâactivitĂ© physique, hypertension, mauvaise hygiĂšne de sommeil, mauvaises habitudes alimentaires, problĂšmes du mĂ©tabolisme, prise inconsciente dâexcitants, somnambulisme, anxiĂ©tĂ©, cauchemars; ⊠les causes peuvent ĂȘtre trĂšs variĂ©es et multiplesâŠ
AmĂ©liorer la rĂ©partition des temps dâapprentissage
Si on veut bĂ©nĂ©ficier au mieux de cet alternance « veille â sommeil », il vaut mieux Ă©tudier tous les jours et dormir correctement chaque soir que dâĂ©tudier tout Ă la fin de lâannĂ©e (en pĂ©riode dâexamen par exemple) en dormant moins que ce dont nous avons besoin âŠRĂ©partir les temps dâapprentissages semble donc ĂȘtre le meilleur choix pour consolider les connaissances progressivement et surtout efficacement.
Vous trouverez dans cet article âComment bien rĂ©viser âŠâ tout ce quâil faut savoir pour rĂ©partir correctement les pĂ©riodes dâĂ©tude afin dâapprendre le plus efficacement possible âŠ
- Apprentissage distribué et massé
- Répétition avec alternance des séquences pédagogiques
- Alternance veille-sommeil dont nous venons de parler âŠ
- Etc
Comment bien rĂ©viser â les 3 piliers de la mĂ©morisation đ©âđ«
VoilĂ , jâespĂšre de tout cĆur que cet article â Manque de sommeil et apprentissage â vous aura dĂ©montrĂ© lâimportance du sommeil pour lâapprentissage de vos enfants et vous aura donnĂ© les pistes de rĂ©flexion pour agir en toute connaissance de cause âŠ
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Et puis surtout, nâoubliez pas de bien dormir !
Des outils pour apprendre
Manque de sommeil et apprentissage â Bibliographie
Crane J, Milner B. (2002). Do I know you ? Face perception and memory in patients with selective amygdalo-hippocampectomy. Neuropsychologia, 40(5):530-8.
Diekelmann S., Born J. (2010). The memory function of sleep. Nat Rev Neuroscience, 11(2): 114-26.
Huber R., Ghilardi M.F., Massimini M., Tononi G. (2004). Local sleep and learning. Nature, 430(6-995), 78-81.
Kurdziel L., DUclos K, Spencer R.M.C. (2013). Sleeps pindles in midday naps enhance learning in preschool children. Proc.Natl.Acad.SCi., 110, 17267-17272.
Marshall L., Helgadottir H., Molle M., Born J. (2006). Boosting slow oscillations during sleep potentiates memory. Nature, 444(7119), 610-3.
Ngo H.V., Martinetz T., Born J., Mölle M. (2013). Auditory loop stimulation of the sleep slow oscillation engances memory. Neuron, 78(3), 545-553.
PrehnKristensen A., Munz M., Göder R., Wilhem I., Korr K., Vahl W., Wiesner C., Baving L. (2014). Transcranial oscillatory direct current stimulation during sleep improves declarative memory consolidation in children with attention deficit/hyperactivity disorder to a level comparable to healthy controls. Brain stimulation, 7(6):793-9.
Ribeiro, S., Goyal V., Pavlides C. (1999). Brain gene expression during REM sleep depends on prior waking experience. Learning and Memory, 6(5), 500-508.
Skaggs W.E. and Mc Naughton B.L. (1996). Replay of neuronal firing sequences in rat hippocampus during sleep folowing spatial experience. Science, 271(5257), 1870-1873.
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Walker M.P., Stickgold R. (2006). Sleep, memory, and plasticity. Annu Rev Psychol, 57:139-66.
Wilhelm I., Rose M., Imhof K.I., Rasch B., BĂŒchel C., Born J. (2013). The sleeping child outplays adultâs capacity to convert implicit into explicit knowledge. Nature Neuroscience, 16(4), 391-393.
Wilson M.A., McNaughton B.L. (1994). Reactivation of hippocampal ensemble memories during sleep. Science, 265(5172), 676-679.
Manque de sommeil et apprentissage
Manque de sommeil, comment le contrer.
Waouw, super article! Merci beaucoup, je me rends compte que mes enfants ne vont pas dormir assez tÎt ! Aie aie aie. On va rééquilibrer ça.
Bonjour Olivier, difficile de trouver le bon rythme surtout mais oui effectivement le sommeil est essentiel pour que le cerveau puisse “rejouer la scĂšne” des apprentissages de la journĂ©e donc sans doute mieux vaut ne pas sous-estimĂ© les besoins en sommeil de vos enfants. Quels Ăąges ont-ils ?