La capacité de gestion du temps et d’organisation d’un élève est un paramètre essentiel de sa réussite scolaire.
S’organiser efficacement lui permettra d’éviter de réagir dans l’urgence et l’angoisse. Ce stress ressenti par beaucoup d’élèves au moment des examens n’est pas dû à une surcharge de travail mais traduit plutôt cette incapacité à réagir de façon adaptée à un changement de rythme d’étude.
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S’organiser efficacement lui permettra également de ne plus procrastiner en étant conscient de la tâche à accomplir et du temps que cela va lui demander.
Enfin s’organiser c’est aussi prendre du recul pour maximiser son temps, trouver un équilibre épanouissant entre travail mais aussi moments de détente, sans se créer de nouvelles contraintes …
Savoir gérer son temps est un atout majeur dans la réussite de ses études mais c’est un apprentissage en soi, il s’acquiert avec l’expérience et avec la connaissance de ses capacités.
Le but de cet article est de vous permettre d’aider votre enfant à se bâtir une méthode de gestion de son temps qui lui soit personnelle et qui lui permettra de travailler à un rythme qui lui convient. Cet article reprend aussi les « voleurs de temps » les plus connus et comment les éviter afin de respecter le planning établi.
Techniques de gestion du temps et d’organisation
Quand on est gestionnaire de projet, on doit faire face à une multitude d’activités très différentes qu’il faut pouvoir coordonner sans se laisser dépasser. Mais si nous y réfléchissons bien, nous sommes tous des gestionnaires de projet. Nous devons concilier travail, rendez-vous, activités de nos enfants, tâches domestiques, les activités de notre vie… Notre enfant aussi doit gérer de multiples activités et cette organisation devient cruciale au moment de réviser avant une épreuve.
Afin de s’aider dans la coordination de leurs activités, les gestionnaires de projet ont plusieurs techniques dont je parlerai ici en les simplifiant pour une utilisation possible par un élève qui apprend peu à peu à s’organiser. Pour les connaisseurs, ne vous attendez donc pas à un diagramme de Gant sur MS Project, nous n’en sommes pas encore là …heureusement ;-). Pour illustrer mes propos, je prendrai l’exemple d’un élève qui doit organiser ses révisions pour passer une épreuve orale de français.
Déterminer quels sont les objectifs SMART attendus pour une gestion du temps précise
S’organiser c’est d’abord collecter un maximum de données sur les objectifs qui sont attendus et faire des objectifs vagues que nous avons en tête des objectif « SMART ».
SMART (intelligent en anglais) est l’acronyme mnémotechnique qui décrit un objectif de façon à définir précisément comment il est réalisable.
Le plus souvent l’acronyme correspond aux indicateurs suivants :
- Spécifique (anglais : Specific) : un objectif spécifique est un objectif concret, clair, précis qui est facilement compréhensible par tous au contraire d’un objectif vague, générique et apportant une certaine confusion ;
- Mesurable (anglais : Measurable) : un objectif mesurable est un objectif qui est quantifié. Pour le quantifier, et donc savoir quand cet objectif est atteint, il est nécessaire d’avoir des indicateurs qui permettront de suivre la progression de réalisation de cet objectif ;
- Acceptable (anglais : Acceptable, parfois Agreed upon ou Action-oriented) : un objectif acceptable est un objectif à la fois atteignable et suffisamment ambitieux pour représenter un défi motivant pour celui qui doit le réaliser.
- Réaliste (anglais : Realistic, parfois Relevant) : un objectif réaliste est un objectif atteignable qui ne démotive pas celui qui doit le réaliser en cours de route ;
- Temporellement défini (anglais : Time-bound ou Timely) : un objectif temporellement défini est délimité dans le temps : une échéance butoir avec des échéances intermédiaires.
Le plus souvent, votre enfant peut définir correctement ses objectifs « SMART » en consultant les consignes qui lui ont été donnés en classe pour détailler au mieux ce qu’on attend de lui. Ainsi « préparer l’épreuve de français » qui ne veut rien dire en soi, deviendra une série d’objectifs spécifiques, qu’on espère acceptables et réalistes de la part des professeurs, et qui sont inscrits dans le temps, par exemple la date butoir de remise d’un texte.
Décomposer l’objectif SMART en micro-tâches SMART pour une gestion du temps détaillée
Diviser une grande masse de travail, un objectif SMART en plus petits composants qu’on appelle des « micro-tâches », SMART elles aussi, c’est permettre à l’élève plusieurs choses :
- D’abord il pourra ainsi définir plus facilement et plus précisément quels sont les “délivrables” (càd les résultats finis, ou encore les documents, les produits, tout résultat tangible de son travail) qui doivent être finalisés pour considérer que la tâche globale est accomplie. Par exemple, pour satisfaire à l’objectif 1 « pouvoir répondre aux questions potentielles du professeur le jour de l’examen », il sait qu’il doit évidemment : avoir lu le livre, mais aussi qu’il doit faire une fiche résumée pour relecture rapide la veille de l’examen, qu’il doit consulter les examens précédents afin de s’enquérir du type de questions les plus probables, rédiger quelques lignes de réponses par questions etc. Quels sont les activités et les délivrables liés qui sont autant de jalons pour accomplir l’objectif et savoir que cet objectif est accompli !
- Ensuite, il maintiendra plus facilement sa motivation pour accomplir une petite quantité de travail que pour entamer une masse de travail plus importante et indéfinie.
- L’estimation de l’effort à fournir et du temps de travail pour accomplir la micro tâche est plus facilement estimable pour accomplir une micro tâche que pour accomplir l’ensemble de la tâche. L’estimation du temps de travail est donc également plus précise et la planification de tout le travail à accomplir est donc plus réaliste et fiable.
- Enfin, la micro tâche est plus facile à monitorer et à gérer. On peut penser par exemple à ajouter un délai supplémentaire en cas d’imprévu pour chacune des micros tâches plutôt que pour la tâche entière. On peut repérer des contraintes éventuelles et les anticiper.
Évidemment ces micro-tâches peuvent être elles-mêmes décomposées plus en détail si c’est nécessaire. Il faut tout de même éviter que la décomposition de la charge de travail initiale ne soit tellement poussée à l’extrême que cela en devienne ridicule.
Pour rappel, il faut également veiller à ce que les micro-tâches soient elles-mêmes SMART et liée à un délivrable. Par exemple, la micro-tâche « Préparer des questions » relative à l’objectif 1 ne veut à nouveau pas dire grand-chose. En revanche, la micro-tâche « Préparer les 5 questions les plus probables du professeur, chaque réponse devant faire environ 10 lignes qui correspondent à une minute de parole et chaque réponse doit être illustrée de deux exemples issus du livre » est à la fois spécifique et mesurable. L’élève peut savoir dès lors quand cette micro-tâche peut être considérée comme finalisée.
Définir ses priorités dans sa gestion du temps
Il va de soi que tous nos objectifs et toutes nos activités n’ont pas le même poids. Il en va de même dans le planning de révision de notre enfant. Donner des priorités de façon cohérente selon des critères d’évaluation pertinents fait aussi partie de l’apprentissage de la gestion de son temps.
Ses critères d’évaluation pourraient être l’urgence et l’importance de la tâche. Il existe une règle simple quand on veut gérer ses activités qui estime qu’une tâche importante et urgente doit être traitée directement alors qu’une tâche importante mais non urgente doit être planifiée. Ce qui n’est pas important doit être soit délégué soit éliminé. Je trouve personnellement que cette règle s’applique peu à un élève qui doit réviser. En effet quelle tâche de son planning de révision serait-il capable de déléguer à quelqu’un d’autre ? Il faut aussi espérer qu’il soit suffisamment organisé que pour ne pas devoir faire face à des tâches urgentes comme c’est malheureusement parfois le cas dans la gestion de projet.
Ainsi, le critère de l’importance est sans doute le plus adéquat. Quels sont les activités les plus importantes, càd celles qui donneront le plus de résultats par rapport aux activités secondaires ? Dans l’exemple suivi, il est clair que lire le livre est l’activité le plus importante car sans cela, aucune des autres activités (rédiger une critique, réviser les temps de narration, …) n’ont de sens. En revanche, on peut estimer que l’activité « discuter avec le bibliothécaire des liens avec d’autres livres » est secondaire. D’ailleurs si cette activité n’a pas lieu par faute de temps, elle ne compromettra sans doute pas les chances de réussite.
Estimer une durée – vérifier sa conception du temps pour une gestion du temps réaliste
Il est difficile pour un enfant d’estimer correctement le temps à impartir à une activité. Sa conception du temps est tout autre que pour un adulte et il vit surtout dans le présent.
Pour l’aider à réaliser la durée de ses activités et à anticiper suffisamment pour ne pas être pris au dépourvu quand il apprend à s’organiser, il est utile de noter avec lui les activités d’une journée type et le temps que lui prenne chacune de ses activités. Il doit être le plus exhaustif possible.
Ensuite il doit se poser la question de quelles sont les activités indispensables et celles qui ne le sont pas en période de révision. Les activités non indispensables prennent elles beaucoup de temps dans sa journée et si oui comment en raccourcir la durée voir les annuler durant la période des examens ? Que faire avec le temps qui a été dégagé pour d’autres activités ?
Enfin, sur base de son expérience (et de la vôtre quand vous observez sa journée de travail) quelle est la durée estimée pour chacune des activités liées à sa période d’examen. Quelle est la réserve de temps qui lui permettra de ne pas dériver de ce qu’il a planifié chaque jour ? Faut-il une réserve de temps globale dans sa journée ou après chaque activité ? Réfléchir à ces questions avec lui, lui permettront d’apprendre à établir un planning réaliste.
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Gestion du temps – Attribuer une plage horaire
Plus encore pendant la période de révision que le reste de l’année, nous espérons qu’il apprendra à rentabiliser au mieux le temps qui lui est donné dans une journée. Pour ce faire, il faut répondre à la question « Quand faire quoi ? ».
Connaître et respecter son rythme naturel
Pour répondre à cette question, il est utile de connaître quelques informations sur le rythme biologique du corps et ses effets sur le cerveau. L’horloge biologique, ou rythme circadien, régule nos moments de vigilance et de somnolence. Cette horloge a donc une énorme influence sur notre efficacité et en tenir compte peut nous permettre de rentabiliser au mieux notre temps en choisissant les activités les plus adaptées en fonction du moment de la journée.
Deux pics de somnolence importants rythment nos journées. Le premier et le plus important survient au moment où nous allons habituellement nous coucher et atteint un pic entre 3h et 6h du matin. La température corporelle est au plus bas, nous frissonnons (si nous sommes éveillés pour s’en rendre compte), notre esprit est au plus bas niveau de vigilance.
Un autre pic de somnolence se manifeste 12h plus tard, peu après le repas, même s’il n’est aucunement lié à la digestion, à savoir entre 14h et 16h. C’est le coup de barre de l’après-midi que nous avons déjà tous ressenti.
Entre ces deux pics de somnolence, notre état de veille fluctue selon le schéma suivant:
La nuit
Concernant ce premier pic de somnolence, les chrono biologistes ont découvert que nous avons tous un cycle de sommeil qui nous est propre et que nous devons respecter. Que votre enfant soit « du matin » ou plutôt « du soir », ce sont ses gènes qui le prédisposent à rester ou non longtemps dans son lit le matin et qui règlent en partie son réveil spontané. Il est donc inutile de vouloir aller à l’encontre de son rythme naturel. En revanche, il est important qu’il connaisse ce rythme pour qu’il soit suffisamment reposé au réveil pour pouvoir attaquer une journée de travail. Quand a-t-il l’habitude de se coucher et de se lever ? De combien d’heures de sommeil a-t-il besoin pour être en forme ? A t’il du mal à se lever le matin ? sont autant de questions qui permettront de définir quel est son rythme naturel à préserver même en période d’examens.
En revanche, il est rare de pouvoir prétendre être un véritable « oiseau de nuit ». A la condition que votre adolescent soit suffisamment reposé (donc pas s’il est sorti la veille tard), il est peu probable qu’il soit nécessaire pour lui de rester au lit jusque midi sous prétexte qu’il est « totalement du soir », un vrai « hibou de nuit ». En effet, bien qu’il soit vrai que les adolescents soient plutôt du soir que du matin contrairement aux enfants et aux adultes, il n’y a que pour 10 à 15% de la population que la distinction « du matin » – « du soir » a réellement un sens. La grande majorité d’entre-nous peut se lever vers 6 ou 7 heures du matin en étant allé se coucher entre 10 et 11 heures du soir. Pour ces 10-15% de la population seulement, il est vraiment difficile de sortir du lit en même temps que les autres. On parlera donc d’authentiques « lève-tard » ceux qui ne sont pas debout avant midi et se couchent vers 2-3h du matin et de « lève-tôt » ceux qui se réveillent vers 4h du matin et se couchent vers 22h. A voir donc s’il s’agit pour votre adolescent d’une réelle difficulté ou de la conséquence logique de la sortie tardive de la veille …
Cela étant dit, si malgré tout votre enfant est un réel « oiseau de nuit », sachez que les performances cérébrales de l’attention sont meilleures chez les lève-tard. Devant un adolescent stressé qui se dit submergé par la charge de travail, certains parents sont tentés de le faire lever plus tôt en espérant ainsi lui faire gagner un peu de temps. Outre le fait que cela risque de perturber son rythme naturel et mettre en péril les jours de révision qui vont suivre, il a été démontré que les performances cérébrales des personnes qui se lèvent tôt ne sont pas forcément meilleures, au contraire. Il semblerait en effet que la capacité d’attention des lève-tôt diminue plus rapidement que celle des lèves-tard. L’avantage d’être un réel « lève-tôt » serait donc plutôt sociologique et culturel que biologique … (Christina Schmidt, Philippe Peigneux, Science, 2009).
L’heure de la sieste
Le second pic de somnolence intervient donc peu après le repas même s’il n’est pas lié à la digestion. Il est donc utile de se demander quel type d’activité nous pouvons faire à ce moment de la journée. Faire une courte sieste entre 14h et 16h serait bénéfique pour la plupart des gens.
Si une sieste n’est pas souhaitable ou envisageable, il faudra se limiter à des activités secondaires moins importantes ou qui demandent une concentration moindre.
Le matin pour les tâches difficiles
Commencer par les tâches les plus difficiles et/ou les plus déplaisantes est plus efficace que de commencer par ce qui nous plaît le plus. En effet si une tâche déplaît à votre enfant, ou lui parait plus ardue, il aura tendance à vouloir qu’elle se termine au plus vite et ne pas y revenir tandis que s’il la remet à plus tard, il aura tendance à l’éviter jusqu’au point où l’accomplir deviendra stressant. Les conséquences (perte d’efficacité, mauvaise conscience, procrastination) seront plus difficiles à gérer pour lui.
De plus, hormis pour cette tranche de 10-15 % de la population qui sont de vrais « lève-tôt », debout à 4h et couché à 22h00, et pour qui la vigilance retombe plus vite, la majorité des gens travaille légèrement mieux le matin s’ils ont des horaires plus « classiques » de lever et coucher (6-7h et 22h00).
Collecter toutes les informations utiles pour une bonne gestion du temps et un planning idéal
Après avoir déterminer ses objectifs SMART, les avoir décomposés en micro tâches plus facilement contrôlables, avoir défini les priorités, avoir estimé le temps de chaque micro tâche et avoir défini le moment de la journée le plus approprié, votre enfant est enfin prêt à établir un planning qui le guidera tout au long de ses révisions sans dériver complètement. Ci-dessous, un exemple de tableau récapitulatif issu de cette collecte d’informations permettant ensuite de faire un planning le plus efficace possible. Ce tableau en soit permet de situer la progression des objectifs.
Sur base de ce tableau l’élève peut ensuite compléter son agenda et le rendre le plus visuel possible, en utilisant par exemple des codes couleurs selon les catégories d’activités et des symboles selon le cours étudié ou inversement. Libre à lui de réaliser quelque chose qui correspond.
Un planning mensuel avec suffisamment de place pour détailler les activités quotidiennes me semble le plus adapté pour avoir, à la fois une vue d’ensemble de son mois de révision et une vue de ce qu’il doit accomplir le jour même.
Encore une fois, pour ceux qui connaissent, pas besoin de faire un diagramme de Gantt quand on est élève ou étudiant. L’établir demanderait beaucoup de temps, surtout la première fois, pour abouti à une valeur ajoutée minime. En soit, un premier chasseur de temps dans votre gestion du temps quotidienne ! En bref, une perte d’efficience.
Gestion du temps et voleurs de temps
Nous pouvons être très bien organisés, et tout de même avoir des difficultés à respecter ce que nous avons défini pour notre organisation et la gestion de notre temps. En effet, s’organiser en théorie, c’est très bien mais en pratique, respecter son planning est bien plus difficile. Il en va de même pour un élève ou un étudiant. Il peut être plein de bonne volonté et avoir accompli les exercices précédents, avoir afficher un planning élaboré au-dessus de son bureau et malgré tout se retrouver en manque de temps de façon chronique. Alors, une fois les exercices précédents accomplis, il est utile de réfléchir à tous les facteurs qui pourraient lui nuire et au contraire à ceux qui pourraient l’aider à respecter son planning.
Il peut s’agir de facteurs qui sont intrinsèques à sa personnalité, comme un penchant naturel à remettre au lendemain ou le fait de sous-estimer constamment le temps que lui prend ses activités. Nos attitudes représentent parfois des voleurs de temps très actifs et très efficaces.
Il peut aussi s’agir de perturbateurs extérieurs comme s’interrompre fréquemment dans son travail car il y a des va et vient dans la pièce où l’on étudie.
Je vous propose ici un tableau à remplir et/ou compléter avec votre enfant. Ce tableau va, je l’espère, vous aider à définir quels sont ses voleurs de temps, ceux qui consomment son temps de révision et qui font dériver son planning un peu plus chaque jour, comment les chasser et quelle est votre possibilité d’agir sur eux.
* Techniques de projection, de relaxation …
Un stress qui paralyse
Un manque de confiance en ses capacités de réussite peut évidemment miner complètement le meilleur des plannings. Ressasser ses idées pessimistes va interférer avec l’attention nécessaire à l’étude. Des techniques, notamment de projection, existent pourtant pour améliorer la situation et ne pas perdre toute efficacité, vous pouvez en prendre connaissance en cliquant sur ce lien.
Un planning irréaliste
Comme vu plus haut, nous faisons souvent preuve d’optimisme quand il s’agit de déterminer le temps que vont nous prendre nos diverses activités sans doute parce que nous prenons nos désirs pour la réalité. Pour améliorer la fiabilité des estimations de votre enfant quand il fait son planning, il est utile de noter avec précision le temps que lui prennent ses activités durant l’année. Cependant puisque ce temps, notamment le temps d’étude, est très variable d’une fois à une autre, selon le cours ou selon le chapitre concerné par exemple, il faut aussi toujours veiller à ajouter systématiquement un temps supplémentaire pour accomplir la tâche. Vous avez ainsi moins de risque d’empiéter sur le temps imparti à la tâche qui suit.
Ce temps supplémentaire pourrait par exemple représenter 50% du temps qui a été initialement estimé (2h d’étude estimées deviennent donc 3h d’étude réelles) puis descendre à 30% voire 20% avec l’expérience Cela dépend évidemment du degré d’optimisme de votre enfant J . 50% peuvent paraître énorme mais demandez-vous la question pour vous-même …avez-vous respecter le timing de la dernière tâche que vous deviez accomplir et si non, de combien de temps avez-vous dépassé le temps de travail que vous vous étiez fixé ?
Le risque de procéder comme décrit plus haut est évidemment que votre enfant en profite, même inconsciemment, pour ralentir sa cadence afin d’utiliser toute la plage horaire qui lui est accordée. Cependant, avec l’expérience, il réalisera que le temps mal utilisé est du temps perdu pour lui, notamment pour se détendre à la fin de sa journée d’étude par exemple.
Un planning trop serré sans pouvoir faire le bilan et réajuster
Outre le fait que nous sous-estimons souvent le temps que nous prennent nos activités, nous devons également faire face à des imprévus, à certaines difficultés inattendues dans notre programme. En plus des perturbateurs externes (sollicitations, Gsm, etc.), il se peut que votre enfant réalise en cours de route que sa méthode d’étude, sa stratégie, son planning ne sont pas adapté. Il est donc conseillé de se ménager au moins une plage de liberté par jour, d’une demi-heure par exemple, non pas pour y mettre d’autres activités même de détente mais pour faire le bilan de la journée et réajuster si besoin est. Elle permettra d’imaginer une nouvelle démarche, de faire mûrir certaines idées ou tout simplement de réfléchir.
Un planning trop monotone
Pour pouvoir rester concentré, votre enfant a besoin d’éprouver suffisamment de motivation pour ce qu’il accompli. Le cerveau est en lutte perpétuelle entre ce qu’il doit apprendre et des stimuli par défaut qui déroute son attention sur autre chose (imagination, pensées intimes, …). Une des façons de préserver cet état de vigilance est d’alterner les tâches à accomplir. Il est donc souvent plus bénéfique d’alterner entre une plage horaire consacrée à l’étude d’une matière « X », une plage horaire consacrée aux exercices de cette matière « X », une autre consacrée à l’étude de la matière « Y » et ainsi de suite. Zapper d’une tâche à l’autre n’est évidemment pas conseillé mais passer toute une journée sur le même type de tâche non plus.
Un planning trop chargé
Il est inutile de rappeler que l’élève a besoin de moments de détente chaque jour, même en période de révisions pour les examens. Je n’aborderai pas ici les bienfaits du sport, de la musique et de la nature sur les capacités d’attention mais il va de soi que ces activités sont préférables à l’utilisation des écrans que votre enfant aura plus de mal à contrôler et qui ne constitue pas une activité délassante pour le cerveau, au contraire. Les jeux vidéo par exemple, maintiennent le cerveau dans un état constat d’alerte et le fatigue rapidement (Cardoso et al., Cur Opin Neurol, 2014).
Beaucoup trop de théorie, pas assez de pratique
S’il y a bien une chose que mes études m’ont apprise est qu’il est plus efficace de s’auto-évaluer fréquemment pour cibler les chapitres qui ne sont pas assimilés correctement et comprendre ce que le professeur attend de nous que de passer un temps fou à revoir le manuel de A à Z. Et pourtant, encore récemment, dans le cadre d’une formation professionnelle, j’ai préféré revoir l’ensemble du syllabus que de faire une simulation d’examen en ligne et ce, alors que même le formateur nous avait déconseillé de procéder de la sorte. De même, alors que mon conjoint étudie d’abord les questions pour ensuite seulement revoir les parties de la matière qu’il n’a pas comprise, moi je me borne à vouloir tout connaître sur tout. C’est sans doute du perfectionnisme, n’être rassuré que si l’ensemble est connu dans les détails mais en tout cas, c’est moins efficient car beaucoup plus chronophage pour le même résultat voire un résultat moins bon. Il est donc essentiel d’intégrer dans son planning des moments d’évaluation voir de commencer son étude par la révision des questions des années précédentes par exemple pour les raisons citées plus haut. Cliquez ici si vous voulez en savoir plus sur la façon dont l’évaluation permet au cerveau de mémoriser plus facilement et efficacement !
Réussite scolaire chez les élèves qui se testent régulièrement 🎓😎
Un environnement de travail inadapté et/ou l’incapacité de s’en tenir aux tâches planifiées
Tout travail interrompu demandera au cerveau de redoubler d’effort pour refocaliser son attention (Kriegeskorte et al., Nat Neurosci, 2018). Il est donc essentiel que l’élève ou l’étudiant s’écarte de toute perturbation ou sollicitation externe. On pense évidemment au Gsm, ordinateurs et autres mais aussi aux personnes qui vont l’interrompre voir lui demander d’accomplir une autre tâche que celle qui est prévu à l’instant « t ». Savoir dire non avec assertivité à ces nouvelles demandes est essentiel pour respecter son planning. Un copain qui demande qu’on lui explique un exercice, un autre qui voudrait qu’on lui prête des notes, un frère qui a choisi de faire sa pause et ouvre la porte, … les occasions de perdre le fil de ses idées et son efficacité de travail sont multiples. Votre enfant va devoir peu à peu refuser ces perturbations de façon assertive en proposant par exemple un autre moment et en signalant qu’il s’isole et qu’il ne veut pas être dérangé.
Un manque de motivation
Un manque de motivation peut avoir de multiples raisons qui ont été abordées dans d’autres articles
- Si le manque de motivation ressenti provient d’un désintérêt pour ce qui doit être appris et qu’il s’agit des études supérieures que votre « jeune adulte » a choisies, je vous conseille la lecture de cet article. Vous y trouverez je l’espère des questions essentielles à se poser pour être certain que les choix posés ont été mûrement réfléchis et qu’il arrive à se projeter suffisamment dans sa vie professionnelle future pour passer le cap difficile des études.
- Si en revanche, il s’agit d’un cours obligatoire que votre enfant doit réviser alors qu’il n’a pas d’intérêt pour cette matière, il est toujours possible de réveiller cet intérêt grâce à différentes techniques simples qui sont détaillées dans cet article.
- Enfin, s’il s’agit de démotivation face à la charge de travail et l’effort à fournir, vous pouvez revenir à cette technique de décomposition d’une grosse quantité de travail en petites quantités plus abordables, ces « micro-tâches » dont il est question dans le tout début de cet article. Avoir un objectif qu’il peut atteindre plus facilement et plus rapidement motivera votre enfant à passer à ‘objectif suivant une fois le premier atteint et ainsi de suite pour accomplir l’ensemble de la tâche finalement.
Un environnement peu stimulant
Des parents qui placent la réussite des études en haut de leur liste de priorités vont évidemment insuffler cet état d’esprit à leurs enfants. De la même façon des amis qui s’inquiètent de leur réussite et travaillent en conséquence vont pousser votre enfant à s’inquiéter de même pour ses études.
Deux remarques importantes :
- Je ne dis pas que la réussite scolaire est une finalité en soi et qu’il faut être prêt à faire n’importe quoi pour y arriver … J’explique d’ailleurs à la fin de cet article consacré au stress qu’il serait bon d’expliquer à l’enfant que l’échec est normal, qu’il est source d’apprentissages et que ses parents l’aiment inconditionnellement quoi qu’il se passe. J’explique aussi à quel point la fierté d’un enfant qui a fait de son mieux (que cela ait mené à un échec ou à une réussite) lui est hautement plus profitable que des réussites sans effort qui s’enchaînent. Il faut donc relativiser la réussite en tant que tel mais en revanche donner de l’importance à l’effort consacré, au fait que votre enfant fasse de son mieux pour réussir. C’est ce message que j’essaie de faire passer.
- Je ne dis pas non plus que pour aider son enfant, il faut le micro-manager càd gérer au plus près son emploi du temps. Il faut au contraire montrer de l’intérêt pour ce qu’il fait sans pour autant l’étouffer. Cette courte vidéo l’explique très bien.
Du perfectionnisme plutôt que de l’efficience
Un des grands avantages de la méthode de décomposition vue plus haut est qu’elle permet à l’élève de savoir avec précision quand une tâche peut être considérée comme finalisée et quand passer à la suivante. Ceci est particulièrement bénéfique aux enfants qui veulent toujours aller plus loin dans leurs connaissances et sont rarement satisfaits du niveau de connaissance qu’ils ont atteint. Pour ces élèves, rien ne sert d’être rassuré par un parent puisqu’ils ne se fient qu’à l’évaluation qu’ils font d’eux-mêmes. Ils ont besoin de connaître énormément de détails et d’avoir une vue très structurée de leur cours pour considérer qu’ils sont prêts à passer un examen ce qui va évidemment mettre en péril le respect de leur planning, « mieux vaut Fait que Parfait càd Pas fait » dit l’adage. Décider avec eux du niveau à atteindre pour pouvoir dire stop et passer à la tâche suivante est essentielle pour qu’ils ne se laissent pas submerger rapidement.
Le principe de Pareto estime que 80% de nos résultats sont produit par 20% seulement de nos efforts. Quels sont dès lors les 20% des efforts que votre enfant va consacrer et qui vont lui apporter la majorité des résultats lui assurant la réussite ? C’est ici que prioriser ses micro-tâches prend tout son sens. Nous avons parlé plus haut de la nécessité de s’auto-évalué fréquemment (grâce par exemple aux examens des années précédentes), cette activité va permettre à l’enfant perfectionniste de se rendre compte rapidement non seulement de quels sont les chapitres dans lesquelles il a réellement des lacunes sans pour autant reprendre tout le cours mais également de se rendre compte du niveau d’exigence des questions qui lui seront posées et donc du niveau de détail qu’il doit atteindre.
La gestion du temps en résumé
Tous les apprentissages naissent d’un besoin. Apprendre à s’organiser naît du besoin de faire face à une multitudes de tâches à réaliser. Ne prenez pas les examens comme une fatalité, un moment pénible à passer mais plutôt comme une occasion de lui apprendre des méthodes qui l’aideront toute sa vie.
J’espère que cet article aura pu vous aider. Ci-dessous deux visuels synthétisant les différentes idées vues plus haut. N’hésitez pas à laisser vos commentaires.
Gestion du temps – Références bibliographiques
Cardoso-Leite P1, B. D. (2014). Video game play, attention, and learning: how to shape the development of attention and influence learning? Curr Opin Neurol., 185-91.
Kriegeskorte N1, D. P. (2018, Sept 21). Cognitive computational neuroscience. Nat Neurosci, pp. 1148-1160.
Schmidt C, Peigneux P. Homeostatic sleep pressure and responses to sustained attention in the suprachiasmatic area. Science. 2009 Apr 24;324(5926):516-9.
Si cela vous intéresse, quelques applications de gestion du temps