Le blog des Outils pour Apprendre a organisé un événement inter-blogueurs sur le thème : « Quel élève étiez-vous, qu’est ce qui aurait pu faciliter votre apprentissage à l’école ou à la maison ? 7 blogueurs reviennent sur leurs souvenirs d’écolier».
Des souvenirs mais pas que…
Des souvenirs et des témoignages instructifs
Le premier objectif de cet évènement était de comprendre quel était l’impact qu’avait eu l’école sur des personnes qui ont des profils et des parcours différents. Quels souvenirs ont-ils ? Peuvent-ils nous apprendre quelque chose sur ce qui manque peut-être encore à l’école aujourd’hui ?
Votre vécu
Le thème de l’évènement nous semblait universel et vous touchera sans aucun doute, vous, en tant que parents, enseignant ou apprenant ! Vous vous reconnaîtrez certainement dans l’un ou l’autre de ces témoignages. Et pour vous ? Que signifie l’école ? Vous êtes-vous déjà posé la question ? Avez-vous des souvenirs particuliers, avez-vous gardé des amis de cette époque ? Avez-vous des photos ? Les avez-vous jetées … ? Qu’avez-vous appris ? De quoi avez-vous manqué ? Se poser un instant et réfléchir à ces questions est souvent salvateur.
Leur quotidien
Il est également constructif de faire un rapide flash-back sur cette période car elle influe forcément sur les choix que nous faisons pour nos propres enfants et/ou pour nos propres élèves quand nous avons la chance d’être enseignant. Votre vision de l’école influence t’elle les choix que vous posez aujourd’hui ? Avez-vous choisi une école différente, peut-être de l’instruction en famille voire une expatriation ? Au contraire l’école actuelle, vous satisfait-elle amplement ?
Les souvenirs et témoignages des blogueurs :
Place aux acteurs de cet article, à ceux qui ont bien voulu nous livrer leurs souvenirs, qu’ils soient heureux ou pénibles, souvenirs d’une époque lointaine mais pas tant que cela à bien y réfléchir !
- Emmanuel, du blog « Votre voix au service de votre vie » va vous expliquer pourquoi copier devrait être encouragé à l’école. Oui, vous lisez bien ! Copier, oui mais pas n’importe comment et surtout pas pour n’importe quelle raison …
Cliquez sur le bouton pour charger le contenu de votre-voix-au-service-de-votre-vie.com.
- Charlotte, du blog « L’art de dessiner » qui nous raconte comment sa passion d’artiste lui a permis de rester tenace dans la voie qu’elle s’était choisie, et ce, malgré les obstacles…
- Astrid, du blog « Partage ton burn-out », nous explique comment la recherche de sens, si elle n’est pas comblée, va bloquer l’apprentissage et peut à terme mener au burn-out. Cette recherche de sens se fait malheureusement parfois tard car l’attention se porte plutôt sur le choix d’un cursus porteur d’avenir, et parce que nous avons souvent l’impression qu’il faut « souffrir » pour « mériter » notre « réussite ».
Cliquez sur le bouton pour charger le contenu de partagetonburnout.fr.
- Unye Maya Jung, du blog « Le coréen avec une coréenne », vous fera voyager en Corée du Sud où vous découvrirez une autre façon d’enseigner et de penser. Il est toujours utile de remettre en question notre système de références au vu de ce qui se fait ailleurs.
- Joanie, du blog « prof alternatif » va peut-être faire résonner en vous, comme elle l’a fait en moi, des souvenirs d’école propres aux « très bons élèves », …ceux qui « cadrent bien avec l’enseignement classique » et « devinent les attentes de leurs professeurs ». Petite devinette, quelle profession choisir si on aime le dessin autant que les maths ?
Cliquez sur le bouton pour charger le contenu de prof-alternatif.com.
- Julie du blog « Osez réussir en physique », qui, à 10 ans, détestait l’école et avait des difficultés pour la lecture et le calcul. Des années plus tard, elle a terminé avec brio une thèse en Physique… Elle est sans doute un des exemples qui illustre le mieux en quoi la bienveillance de l’entourage qui stimule la confiance en soi, est déterminante pour l’apprentissage. Elle vous expliquera également comment le travail de groupe permet de consolider ses connaissances.
Cliquez sur le bouton pour charger le contenu de osez-reussir-en-physique.com.
Et moi et moi et moi 😉 bah oui, j’en ai aussi ces choses à raconter ! Je ne rédigerai pas des articles sur l’école et la neurobiologie si ce n’était pas le cas.
Pour ma part, je me souviens de mes années d’école non pas avec nostalgie mais plutôt avec soulagement.
Soulagement d’être passée à autre chose.
Et pourtant …
J’étais ce qu’on peut appeler une très bonne élève, voir plus, une première de classe. Le genre d’intello qui énerve tout le monde, y compris ses propres parents, en assenant à qui veut l’entendre qu’elle a raté le dernier test, alors qu’elle a simplement un 16/20 à la place d’un 18 … Stress, peur de décevoir, quoi qu’il en soit, j’étais chiante et surtout, très chiante avec moi-même… tout le temps !
Relativiser l’échec
Mon obsession étaient les notes que je recevais. Il fallait toujours qu’elles soient meilleures que les précédentes. La pression que je m’infligeais atteignant des sommets. Un soir je suis restée paralysée devant un cours la veille d’un examen. Je ne pouvais plus bouger, plus rien dire, et par-dessus tout, plus ouvrir mon cours. J’ai également inversé les dates de deux examens. Mon plus gros problème à l’école, et ce que j’aurai aimé que l’école m’enseigne, était de relativiser à la fois la réussite et l’échec.
Des parents à l’écoute
Mes parents, heureusement, me répétaient souvent que « tant que je faisais de mon mieux, ils seraient fiers de moi ». Cependant, quand on est immergé à longueur de journée dans une ambiance qui met la réussite au premier rang, bien avant l’épanouissement, quand on jauge par ailleurs cette réussite à coup de notes en rouge sur la feuille, pas facile d’intégrer ces bonnes paroles.
Les évaluations
Il est par ailleurs stupéfiant de constater que la France et la Belgique sont encore tellement rétrogrades sur la question des notes. Dans certains pays, on ne donne pas de cotes avant la fin du lycée. Dans d’autres, ce ne sont pas les résultats qu’on met en avant mais la progression de l’élève, et passer d’un 3/20 à un 5/20 est considéré comme une réussite. Par ailleurs, que ce soit en Belgique ou en France, il a été observé que les commentaires sur les erreurs des élèves étaient en moyenne 8X plus fréquents que les commentaires sur leurs bonnes réponses. Ce constat parle de lui-même. Il faut réussir, l’échec n’est pas tolérable, voilà le message principal.
Alfie Kohn, un conférencier et un auteur très connu aux États-Unis dans les domaines de l’éducation et de la parentalité, avance d’ailleurs que les « grades » – les notes – sont un frein à l’apprentissage. En effet, l’étudiant est tellement concentré sur l’évaluation de ce qu’il fait, qu’il en oublie de se concentrer sur ce qu’il fait.
Que nous apprennent les neurosciences ? que l’échec est INDISPENSABLE pour apprendre efficacement ! pourquoi ? Parce que le cerveau n’apprend correctement qu’en faisant des prédictions et en les vérifiant. Si notre cerveau est étonné du résultat, un résultat qu’il n’avait pas anticipé (une « erreur » donc), il mémorisera l’information de façon optimale. L’échec n’est donc que source d’apprentissage et ne devrait pas être source de stress !
Réussite scolaire chez les élèves qui se testent régulièrement 🎓😎
Satisfaire à soi-même avant de satisfaire les autres
J’ai en souvenir mon autre grande obsession qui était de rendre fiers mes parents et mes professeurs. C’est honorable en soi mais cela ne m’a certainement pas aidé dans la vie. Comme je n’avais jamais vraiment fait les choses pour moi-même pendant mes années d’école, cela ne m’est pas venu à l’idée de faire ainsi pour la suite des évènements non plus.
J’ai d’abord choisi mes études pour faire plaisir à mes parents (alors que je savais pertinemment que cela ne collait pas avec ce que je voulais au fond de moi). J’ai finalement bifurqué d’orientation dans un sursaut salvateur. Pour mieux replonger ensuite puisqu’il a fallu rendre fiers mes professeurs, mon directeur de thèse, mon premier patron et le suivant … Sans jamais se poser de question.
Besoin de reconnaissance et faible estime de soi
Ce besoin inconscient de reconnaissance n’existerait sans doute pas si l’estime de soi avait été suffisamment développée auparavant. Comment un élève peut-il développer cette compétence, et prendre par exemple des décisions réfléchies sur un choix d’orientation, alors qu’on lui demande surtout d’obéir aux ordres et de suivre les consignes, sans trop discuter. Pour pouvoir prendre des décisions et chercher sa propre satisfaction, il faut pouvoir avoir confiance en soi et se détacher du regard des autres et de leurs attentes. Mais avoir suffisamment confiance en soi au moment dit, il faut avoir eu un environnement favorable, avoir pu prendre des responsabilités, avoir pu commettre des erreurs, avoir pu faire des choix sans avoir à suivre des règles à tout bout de champ ! Pas évident dans la société actuelle et avec l’école telle qu’elle est encore pensée aujourd’hui.
En bref
Voilà donc ce que l’école ne m’a pas assez appris : l’échec est source d’apprentissage, cherche à satisfaire tes propres aspirations et pas celles des autres.
Je pense que, bien que les professeurs (hormis quelques cas particuliers) soient dotés de la meilleure volonté du monde, la façon dont était et est pensée l’école ne permet pas complètement l’épanouissement des élèves. Ceci vaut autant pour les élèves qui ont de bonnes notes que pour les autres. L’école française classique se focalise encore trop sur une évaluation de la restitution de contenu, sans développer d’autres aptitudes telles que l’entraide, la prise de décision, la recherche d’hypothèses et leurs vérifications, l’estime de soi, … la liste est longue.
L’idée à l’origine de ce blog
Autre constatation: les découvertes en neurosciences cognitives et en psychologie s’accumulent.
En revanche, les professionnels du secteur de l’éducation sont encore très peu au fait de ce que ces découvertes peuvent apporter aux apprentissages.
C’est la raison même de l’existence de ce blog :
- Appliquer les découvertes en neurosciences à la pédagogie.
- Rendre accessibles des résultats d’expérience souvent compliqués à comprendre si on n’est pas soi-même chercheur.
- Aider les enseignants et les parents à accompagner la scolarité de leur enfant, de leur adolescent, de leur jeune adulte.
- Finalement, et bien évidemment, aider les apprenants qu’ils soient en perte de vitesse ou qu’ils « réussissent bien » mais ne soient pas épanouis pour autant.
Et vous, quels sont vos souvenirs d’écolier ?
Des outils pour apprendre.
N’hésitez pas à aller consulter les articles de ces blog et y puiser des conseils.
Comme quoi, nous sommes vraiment tous uniques et ces témoignages sont précieux. Pour comprendre qu’apprendre, c’est aussi apprendre d’où viennent les autres et comment ils fonctionnent. Merci pour ce beau Carnaval
Superbe idée cette thématique !
Hâte de les lire, car c’est lorsque l’on ouvre son coeur que l’on crée les plus belles pépites.
Bravo aux blogueurs qui ont participé.
Très bonne idée de regrouper les témoignages d’autres personnes ! Pour ma part, j’étais aussi une « bonne » élève et j’ai très bien vécu ma scolarité. Et pourtant avec le temps je me rend compte à quel point j’ai perdu du temps à l’école. Je m’ennuyais beaucoup et c’est seulement après mes études que j’ai enfin découvert ce qui me plaisait ! C’est seulement après mes études que j’ai eu le temps d’expérimenter et de me connaitre moi-même. J’espère vivement que les dernières découvertes neurologique et psychologique feront changer l’école en France dans les années à venir.
Hello Sarah,
Un recueil de précieux souvenirs!
On a tous un passé différent avec l’école. De mon côté, que de bons souvenirs (enfin presque, il ne faut pas se mentir!).
Mais je constate quand même que l’école, d’il y a 30 ans, n’a presque pas évolué… Alors que les élèves n’ont plus du tout la même vie que nous avions.. Heureusement qu’il y a de bons blogs et de bons articles pour nous aider à proposer d’autres méthodes d’apprentissage 😉