Routine du soir pour éviter les discussions au moment des devoirs

Routine du soir, pourquoi est-ce important pour le cerveau de mon enfant ?

Quel enfant, quel élève n’a pas éprouvé de difficultés à travailler sur son devoir plutôt que de jouer à sa PlayStation ?

Quel adulte n’a jamais été tenté de lever son nez de son dossier pour prendre connaissance du message qu’il venait de recevoir sur son téléphone portable ?

Nous sommes constamment tiraillés entre ce que nous devrions faire et ce que nous aimerions faire.

Ce dilemme constant affecte d’autant plus les enfants et les adolescents chez qui le contrôle exécutif donc j’ai déjà reparlé dans d’autres articles est immature.

Le contrôle exécutif est cette capacité à résister aux tentations immédiates dans l’espoir d’un bénéfice plus important à long terme. Il a été largement étudié par les sciences cognitives. Placez un Marsh Malo devant un enfant et voyez s’il est capable d’attendre que l’expérimentateur revienne dans la pièce pour en avoir un deuxième …

Cette capacité qu’on nos enfants à résister aux tentations elle d’autant plus importante qu’elle est essentielle pour leurs apprentissages futurs, leur réussite scolaire et professionnelle.

Aidez son cerveau à mieux réguler son comportement

 

Mais comment cette résistance du cerveau s’organise-t-elle au juste ?

Un groupe de recherche (Angela L. Duckworth, 2019) a séquencé le cycle par lequel passe notre cerveau quand il fait face à une tentation.

Quatre étapes pour faire le bon choix …ou pas !

  • Première étape : l’enfant est dans une situation particulière, par exemple, il est assis à son bureau pour travailler
  • Deuxième étape : son attention est attirée par un élément parasite. Par exemple, il aperçoit sa manette de jeu un peu plus loin sur la table …
  • Troisième étape : il évalue l’utilité de ce qu’il est en train de faire et la compare à l’utilité de ce qu’il aimerait faire. Est-il plus intéressant de jouer maintenant à la PlayStation pour mon bien-être ou est-il plus intéressant de finir mon travail ?
  • Quatrième étape : il décide d’une action. Par exemple, je décide de jouer cinq minutes (bien sûr les cinq minutes deviendront cinquante minutes 😉 à ma PlayStation au lieu de travailler comme c’était prévu.

Le cerveau de l’enfant est constamment pris en tenaille entre différentes possibilités, différentes réponses entre lesquelles il doit choisir. Différentes stratégies s’offrent à lui dont certaines sont bonnes pour son apprentissage et d’autres non (par exemple : jouer à la PlayStation).

 

Comment aider le cerveau de notre enfant à résister ?

L’équipe de recherche a mis en évidence que résister frontalement à la tentation est sans doute la stratégie la moins efficace de toutes car le cerveau doit garder en mémoire une consigne et une intention de résister sur le long terme.

Plutôt que de lutter, leur proposition et de court-circuiter le modèle notamment l’étape « trois » qui pose la question au cerveau de choisir entre l’utilité de plusieurs objectifs contradictoires les uns avec les autres : travailler ou jouer à la PlayStation.

La situation la plus intéressante doit directement et clairement apparaître comme évidente au cerveau de votre enfant car elle est celle qui implique la bonne réaction à savoir travailler.

Le cerveau ne doit plus évaluer entre les deux situations et il ne doit plus prendre réellement de décision.

C’est ici qu’interviennent les routines.

L’enfant après être rentré de l’école se met directement à son travail quoi qu’il arrive et ne se pose plus la question : « vais-je d’abord jouer à la PlayStation ou commencer directement mon travail ? ».

Ces routines, ces habitudes font appel à une autre fonction exécutive qu’on appelle la « planification ».

La planification et la capacité de l’enfant à élaborer un plan d’action précis, étapes par étapes, qui va l’amener à accomplir son objectif final.

Si vous voulez en savoir plus sur la planification et la décomposition d’une tâche en micro tâches pour aider l’enfant ou l’adolescent à se mettre à son travail, je vous invite à consulter cet article.

Objectif SMART pour aider l’adolescent à se mettre au travail 🎯

Une routine du soir aide l’enfant à s’échapper de ce qu’on appelle les conflits motivationnels c’est-à-dire à s’échapper de sa volonté de faire quelque chose alors qu’il est censé faire autre chose.

La routine du soir va faciliter la vie de l’enfant à lui épargnant des cas de conscience.

Il va sans dire qu’un environnement calme, sans distraction dans le champ visuel de l’enfant, ou de l’élève (pas de télévision dans la chambre, pas d’outils numériques, pas d’interruption intempestive) va également l’aider à s’échapper de ces conflits motivationnels qui sont éprouvants pour lui.

 

J’espère avoir pu vous convaincre que les habitudes, les routines bien que parfois rébarbatives, nous aident.

Des Outils Pour Apprendre

Routine du soir – Bibliographie

Angela L. Duckworth, 1. J.-W. (2019). Self-Control and Academic Achievement. Annual Review of Psychology , Vol. 70:373-399 .

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